Frontière USA-Mexique: Usage de la force contre les migrants

Publié par Dk News le 26-11-2018, 16h44 | 14

Quelques centaines de migrants parmi ceux qui ont parcouru le Mexique regroupés en caravane pour rallier la frontière avec les Etats-Unis ont du faire face dimanche aux gaz lacrymogènes des forces de l'ordre américaines pour mettre à l'échec leur tentative de forcer des barrières métalliques de délimitation.

Environ 5.000 migrants de la caravane, principalement en provenance du Honduras mais aussi du Salvador et du Guatemala, sont arrivés cette semaine à Tijuana, dans le nord-ouest du Mexique après avoir parcouru plus de 4.000 kilomètres en un peu plus d'un mois pour fuir la violence et la pauvreté au Honduras, dans l'espoir d'entrer aux Etats-Unis.

Venus initialement pour réclamer la possibilité de déposer une demande d'asile, ces Centraméricains ont tenté, après une manifestation pacifique aux abords de la frontière au niveau de la ville de Tijuana, de grimper sur une barrière pour approcher le sol américain.

Une tentative qui a été réprimée sans ménagement par les forces de l'ordre, qui ont fait usage de balles de caoutchouc ainsi que de gaz lacrymogène, ont rapporté des médias sur place.
Des hélicoptères de l'armée américaine survolaient également la zone alors que des milliers de militaires ont été stationnés par Washington en prévision de ces différentes percées.

Cet incident a contraint les garde-frontières américains à la fermeture dimanche des points de passage entre la ville mexicaine de Tijuana et la ville américaine mitoyenne de San Diego. La frontière était fermée aux voitures et aux piétons jusqu'à nouvel ordre, a déclaré sur Twitter l'antenne de San Diego de l'agence fédérale des douanes et de la protection des frontières. Elle a finalement été rouverte dans la soirée, après de longues heures à rester close.

Les menaces de Trump ne dissuadent pas les migrants 

L'incident est intervenu quelques heures après que le président américain Donald Trump eut renouvelé ses menaces de fermeture de la frontière américano-mexicaine «si c'est nécessaire, pour une raison ou une autre». «Les migrants à la frontière sud ne seront pas autorisés à entrer aux Etats-Unis en attendant que leurs demandes soient individuellement approuvées par la justice», a tweeté M. Trump samedi soir, ajoutant que «tous resteront au Mexique».

Ces tweets sont intervenus après que le Washington Post eut rapporté, le jour même, que le nouveau gouvernement du Mexique avait convenu de soutenir le plan du gouvernement américain visant à refondre sa politique d'asile.

Selon le Washington Post, cet accord stipule que les demandeurs d'asile restent au Mexique pendant que leur demande d'asile est examinée aux Etats-Unis.

Cependant, la nouvelle ministre mexicaine de l'Intérieur, Olga Sanchez Cordero, qui entrera en fonctions le 1er décembre prochain, a démenti samedi dans un communiqué l'existence d'un tel accord.

Mésaventure et situation entre deux feux

Selon la presse mexicaine, la police à Tijuana aurait dispersé dimanche la manifestation de migrants, générant des scènes de chaos. En fin de journée, des forces anti-émeutes mexicaines ont été déployées en certains points stratégiques de la ville.

Le ministre mexicain de l'Intérieur actuel , Alfonso Navarrete, a fait savoir que la tentative de traverser la frontière de force par un groupe de demandeurs a incité, les autorités mexicaines à renforcer la présence policière à plusieurs postes frontaliers de Tijuana (nord-ouest), à 3 km des Etats-Unis. «Ce sera une opération policière.

Nous n'allons en aucun cas déployer des troupes militaires, car cela ne correspond ni aux ordres ni aux convictions du président Enrique Pena», a affirmé le ministre lors d'une interview avec la chaîne d'informations Milenio. Les instigateurs de l'incident seront renvoyés dans leur pays une fois leur identité établie, a averti le ministre.

«Ce n'est pas la façon de le faire et ils savaient d'une manière ou d'une autre qu'ils ne pourraient pas entrer sur le territoire américain de cette façon», a-t-il souligné. Vendredi dernier, le maire de Tijuana, Juan Manuel Gastélum, avait déclaré l'état de crise humanitaire, indiquant que sa ville ne possédait pas assez d'infrastructures pour répondre à l'afflux de 5.000 migrants.