Afghanistan: Guterres appelle à des «pourparlers de paix directs» avec les talibans

Publié par Dk News le 28-11-2018, 17h02 | 3

Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mercredi le gouvernement afghan et les talibans à mener des «pourparlers de paix directs», tandis que le président afghan Ashraf Ghani indiquait avoir constitué une «équipe de négociation» de 12 personnes.

Dans un discours lu par la Sous-secrétaire générale de l'ONU à l'ouverture d'une réunion ministérielle sur l'Afghanistan à Genève, M. Guterres a affirmé que «trouver une solution politique est plus urgent que jamais». «Au moment où nous parlons, nous avons peut-être une rare occasion d'entamer des pourparlers de paix directs entre le gouvernement afghan et les talibans.

Nous ne devons pas le rater», a-t-il souligné. Présent à Genève, le président afghan a déclaré qu'une «feuille de route pour les négociations de paix» avait été établie. «Nous avons mis en place les organes et les mécanismes nécessaires pour parvenir à un accord de paix», a-t-il dit, précisant qu'une équipe de négociation de 12 personnes avait été constituée.

«Nous recherchons un accord de paix dans lequel les talibans afghans seraient inclus dans une société démocratique et inclusive», a-t-il souligné. 

Dans son discours, M. Guterres s'est félicité des «récents efforts de paix, y compris l'offre du gouvernement de tenir des pourparlers sans conditions préalables». «Nous nous félicitons également des initiatives prises par différents Etats membres en faveur de la paix», a-t-il également relevé. La conférence de Genève est officiellement consacrée aux efforts de réforme du gouvernement afghan, mais le représentant spécial adjoint de l'ONU en Afghanistan Toby Lanzer avait prévenu que la question de la paix allait être également abordée.

Les talibans ont intensifié en 2018 leurs attaques contre les forces de sécurité afghanes, alors même que les Etats-Unis redoublent d'efforts pour les engager dans des pourparlers de paix. La diplomatie américaine a toujours assuré ne pas vouloir s'engager dans des discussions directes avec les talibans, refusant de se substituer au gouvernement afghan.

Et l'envoyé américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a dit à la mi-novembre espérer un accord de paix dans les cinq mois, invitant «les deux parties à s'organiser pour saisir l'occasion de mettre l'Afghanistan sur la voie d'un règlement politique et de la réconciliation».