Tizi-Ouzou : le défi de la promotion de tamazight est "scientifique et académique"

Publié par Dk News le 30-11-2018, 15h29 | 10

 Le défi de la promotion de la langue tamazighte est "scientifique et académique", a soutenu mercredi à Tizi-Ouzou un enseignant de tamazight au département de la langue et culture amazighes à l'Université de Batna.

"Après le combat politique pour sa reconnaissance, le défi auquel fait face aujourd'hui tamazight est de nature scientifique et académique", a estimé Bayou Salah à l'APS en marge du colloque organisé par l'université Mouloud Mammeri sur la didactique des langues maternelles et leurs impacts sur l'enseignement de Tamazight et sa promotion.

"Le défi aujourd'hui est de trouver un corpus unifié qui englobera les différents dialectes, kabyle, chaoui, mozabite, targui et chleuh, et cela relève du travail des linguistes et des académiciens, qui devront s'appuyer sur les travaux déjà fait dans ce domaine ainsi que sur les développements technologiques apparus, qui peuvent leur faciliter la tâche", a-t-il indiqué.

Relevant que son enseignement depuis son introduction dans l'enseignement supérieur en 1990 et dans l'éducation nationale en 1995 est resté "faible et timide", il a soutenu que "sa consécration constitutionnelle comme langue nationale et officielle impliquant la généralisation de son enseignement, a contribué à la valoriser chez l'ensemble des composante du peuple algérien et a permis d'élargir son enseignement à travers 30 wilayas".

Une situation liée, a-t-il estimé, à des "contraintes conjoncturelles liées à la ressource humaine, notamment, et au manque d'outils pédagogiques". M. Bayou a considéré que "c'est à cela que devra répondre et remédier l'Académie algérienne de langue amazighe (AALA)".

Cette instance, créée pour rappel par décrets présidentiels, vise à mettre en place "des institutions ayant pour objectif la promotion de tamazight et son développement dans toutes ses variétés linguistiques, en usage sur le territoire national".

En octobre dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait annoncé à Alger qu'elle sera mise en place "avant la fin de l'année en cours".

Relevant par ailleurs que "ce saut qualitatif dans la nature juridique et constitutionnelle de tamazight a induit une nouvelle approche positive vis-à-vis de cette langue chez l'ensemble des composantes du peuple algérien", l'universitaire a estimé que "cette assurance peut contribuer à sa promotion dans le sens où sa prise en charge par l'Etat constituera, également, une opportunité de travail pour les gens".