Plus de 30 journalistes tués par des groupes mafieux durant les deux dernières années

Publié par Dk News le 30-11-2018, 15h47 | 4

Plus de 30 journalistes ont été tués par des groupes mafieux dans le monde, durant les deux dernières années, a indiqué jeudi Reporters sans frontières (RSF).

Dans son nouveau rapport intitulé "les journalistes, bêtes noires de la mafia", l'ONG qui défend les journalistes dans l'exercice de leur métier a recensé, pour l'année 2018, l'assassinat de 12 journalistes par différentes mafias en représailles à leurs enquêtes journalistiques.

Il convient d’ajouter à ce chiffre, poursuit-elle, au moins quatre assassinats suspects de journalistes au Mexique, pour lesquels des investigations sont toujours en cours, notant que dans ce pays, ces chiffres déjà "inquiétants" pourraient bien être "en-deçà" de la réalité.

"Car au Mexique, dès lors que mafieux et politiciens se confondent ou s’allient dans le même but de faire taire un journaliste, la justice avance peu, ou bien de faux coupables sont arrêtés", a-t-elle expliqué.

En 2017, au moins 14 journalistes ont été assassinés par des groupes issus des rangs de la mafia ou ayant des connexions présumées avec des réseaux criminels.

Sur ces deux mêmes années, RSF dénombre au moins cinq tentatives d’assassinats de journalistes dont les commanditaires et les exécutants étaient issus des rangs de la mafia, sans compter les nombreuses agressions, menaces et destructions de médias.

"Les journalistes qui enquêtent sur des sujets aussi dangereux que la mafia se retrouvent bien souvent seuls et démunis face aux représailles", a alerté RSF, appelant à une mobilisation générale auprès d'eux, sur le terrain ainsi qu'auprès des familles, pour "lutter contre toutes ces intimidations, censures et agressions".

Dans son rapport, RSF considère que les mafias sont des sociétés secrètes disposant d’antennes et de relais au-delà? de leurs frontières, ayant pour principal objectif la recherche du profit, usant de la corruption et de la peur pour prospérer.

"Face à elles, avec leurs maigres moyens et leur extrême vulnérabilité, les journalistes n’ont pas l’embarras du choix. Se taire ou risquer leur vie, voilà souvent leur seule alternative", a expliqué cette ONG dans l'avant-propos du rapport.

Les journalistes, par conséquent, se trouvent dans une impasse "mortifère" entre renoncer "purement et simplement" à l’exercice de leur métier ou briser l’omerta et encourir les "lourdes" représailles d’organisations qui "ne reculent devant rien pour préserver leurs intérêts".