L’engagement de quelques intellectuels algériens, arabes et français et leur contribution dans la guerre de libération nationale a été mis en exergue jeudi, lors d’une journée d’études organisée par le musée d’art et d’histoire de Tlemcen et l’université Abou Bakr Belkaid de la même ville.
Cette journée d’étude, qui vient en prolongement de la célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, vise à mettre la lumière sur des personnalités de divers horizons intellectuels, politiques et littéraires et leur engagement dans la défense de la cause algérienne, à l’instar de Mohamed Dib, René Vautier, Marie-Claire Boyer et d’autres intellectuels algériens et français dans la guerre de libération nationale.
Dans sa communication «la trilogie Algérie: Emancipation du discours politique par le discours littéraire», Sabeha Benmansour de la faculté des lettres et des langues étrangères de l’université de Tlemcen a souligné que Mohamed Dib a eu la vertu d’introduire sur le devant de la scène romanesque le petit peuple et de lui rendre d’une certaine manière, l’usage d’une parole qui lui avait été confisquée.
La trilogie Algérie, a-t- elle indiqué, et très particulièrement la «Grande Maison», est l’£uvre qui a précipité le jeune écrivain qu’il fut au-devant de la scène littéraire, mais elle est aussi «le coup d’envoi de l’£uvre d’un grand humaniste et l’expression d’un engagement politique toujours en phase avec les différents moments de la vie et de l’histoire».
Pour sa part, Boudjella Abdelmadjid, professeur d’histoire moderne à la faculté des sciences sociales et humaines de Tlemcen s’est longuement attardé sur le militantisme d’Eveline Lavalette pour la cause algérienne contre le colonialisme français.
Le conférencier, qui a relaté son parcours de militante pour la défense des droits à la dignité et à la liberté du peuple algérien, a également mis en exergue d’autres personnalités d’origine non algérienne qui se sont sacrifiées pour le pays à l’instar de Maurice Audin, Roberto Munez, Henri
Mayot, Alfred Bérenger et d’autres qui ont apporté un grand soutien à la cause algérienne.
Par ailleurs, Rachid Benkhnafou de la faculté des lettres et langues étrangères et Choaib Megnounif de la faculté des sciences humaines de l’université de Tlemcen ont, respectivement, rappelé l’histoire de Marie-Claire Boyet et du poète syrien Soulimane El Aissi. «Evoquer Marie-Claire Boyet c’est avant tout évoquer la voix d’une femme libre et juste qui, en étant européenne, a su faire le bon choix de l’histoire en dénonçant l’injustice du joug colonial», a déclaré Rachid Benkhnafou alors que M. Megnounif a relevé en relatant l’histoire du poète syrien Soulimane El Aissi que ce dernier mérite bien qu’on le prénomme «le poète de la révolution algérienne en dehors de l’Algérie».
Le conférencier a rappelé que ce poète arabe a écrit plus de 37 poèmes traitant de la guerre d’Algérie. Cette rencontre a été en outre marquée par une communication s’articulant sur le cinéaste René Vautier.
De son coté, Said Belarbi Djelloul de la faculté des langues de l’université de Tlemcen a indiqué dans son intervention que René Vautier représente «l’archétype du cinéaste engagé».
L’exemple héroïque de son courage intellectuel et physique a inspiré de nombreux réalisateurs et techniciens, a-t-il souligné avant d’ajouter que «la nature militante de son cinéma s’appuie sur une rigueur capable de faire du présent immédiat l’hommage de sa grandeur».
Cette journée, annuellement organisée par le musée d’art et d’histoire de Tlemcen et l’université Abou Bakr Belkaid depuis cinq ans, a permis aux présents de faire revivre le parcours militant de plusieurs autres personnalités connues et moins connues qui ont toutes £uvré pour l’Algérie Indépendante en consentant d’énormes sacrifices.