Les "gilets jaunes" engagent samedi une décisive manifestation nationale

Publié par Dk News le 01-12-2018, 16h57 | 7

Les "gilets jaunes", des Français en colère contre la hausse des prix du carburants et l'érosion du pouvoir d'achat, ont engagé samedi à Paris et dans plusieurs villes de France un décisif mouvement de contestation.

Au cours de sa troisième mobilisation nationale, le mouvement, qui se dit a-syndical et apolitique, gagne de jour en jour des ralliements et de soutiens, dont notamment ceux des lycéens, étudiants, syndicats et certains partis politiques (La France insoumise et le Rassemblement national).

La Confédération générale du travail (CGT) a appelé samedi matin les travailleurs à grossir les manifestations à compter de midi.

A Paris, un dispositif sécuritaire, fort de 5000 policiers et gendarmes, a été minutieusement étudié de façon à compartimenter les manifestants, composés de jeunes et moins jeunes, dans plusieurs endroits différents aux alentours des Champs-Élysées et éviter la constitution d'une foule immense difficile à maîtriser.

Les forces de l'ordre ne bloquent pas l'accès à l'avenue des Champs-Élysées mais opèrent une fouille systématique et un contrôle d'identité dans les différents check-points, mais cela n'a pas empêché le déclenchement d'échauffourées entre les manifestants et les policiers qui ont lancé des gaz lacrymogènes.

Face à ce regain de tension en plein Paris, les forces de l'ordre ont pratiquement bouclé tout le périmètre qui donne des images d'une situation d'insurrection, alors que dans les régions de France les manifestations se déroulent dans le calme selon les médias.

Les "gilets jaunes" ont tenté de forcer les points de contrôles de la police au niveau des accès de l'avenue des Champs-Élysées, ce qui a donné à de nouveaux heurts et on annonce l'interpellation de 46 personnes.

De nombreux observateurs ont d'ailleurs critiqué l'érection de ces barrages filtrants qui constituent, selon eux, une "source de tension". Le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'un nombre de 1500 "casseurs" sont présents parmi les manifestants de Paris.

Il faut rappeler que le mouvement des "gilets jaunes", d'essence pacifique, est soutenu par plus de 70 % des Français, selon les sondages, et ne semblent pas abdiquer tant que le gouvernement n'abandonne pas sa politique de "surtaxation" qui a conduit à l'augmentation des prix du carburants que les Français, dans leur totalité, rejettent.

Une première tentative de dialogue entre les "gilets jaunes" et le gouvernement a connu vendredi un échec, ce qui laisse indiquer, selon des observateurs, que le mouvement des "gilets jaunes" est en train de prospérer sur le fossé qui s'est creusé davantage entre les citoyens et le pouvoir.

L'échec de la réunion de vendredi, initiée par le Premier ministre Edouard Philippe, montre bien que le premier concerné dans ce bras-de-fer, qui est loin de s'estomper, reste le président Emmanuel Macron qui a réitéré, mardi dans un discours, sa volonté de maintenir le cap dans sa politique tout en faisant un geste, jugé "irrecevable" par les manifestants, pour apaiser les tensions.

Maintenant, les revendications des manifestants ne se résument plus à l'obligation pour le gouvernement de baisser les prix du carburant, mais des appels se vont font entendre de plus en plus demandant le départ du président Macron qui participe actuellement au sommet du G20 en Argentine.

Les manifestants continuent à exprimer leur "ras-le-bol", "l'injustice", leur "colère" et ne semblent guère se contenter que leur chef d'Etat comprenne leur cri, mais leur revendication principale est le changement de cap en direction de l'amélioration du pouvoir d'achat.