Allemagne : Manifestations pacifiques à Berlin et à Cologne pour dire «non au charbon»

Publié par Dk News le 02-12-2018, 16h20 | 9

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à  Berlin et à Cologne pour enjoindre le gouvernement allemand à sortir du  charbon, toujours très présent dans la consommation d'électricité du pays, à la veille de la COP24.

«Arrêter le charbon, sauver le climat», «le charbon est une impasse», «la  planète est rouge de colère»: à Berlin, entre 5.000 manifestants, selon la  police, et 16.000, selon les organisateurs, ont bravé le froid pour forcer  les responsables politiques à agir pour le climat.

Plusieurs tracteurs surmontés de nombreuses pancartes et de drapeaux  d'organisations écologistes, accompagnaient d'ailleurs les manifestants  dans les rues de la capitale.

Le porte-parole de l'organisation «Bund», Hubert Weiger, a estimé  nécessaire «que des décisions courageuses soient prises pour une sortie  rapide du charbon et un changement structurel significatif dans les bassins  houillers» et faire en sorte que le pays abandonne le charbon avant 2030.

Car en Allemagne, si les énergies renouvelables sont montées en puissance,  dépassant les 30% de la consommation d'électricité, le charbon reste  toujours une pierre angulaire de la politique énergétique allemande. Il y  représente toujours près de 40% de la production d'électricité en raison  notamment de la sortie du nucléaire à l'horizon 2022, décidée en 2011 par  le gouvernement d'Angela Merkel.

L'Allemagne doit d'ailleurs décider début 2019 d'un éventuel calendrier  pour sortir peu à peu de cette énergie très polluante. Plus gros émetteur de CO2, le charbon est responsable de 40% des émissions  mondiales de CO2 en 2017, devant le pétrole (34%) et le gaz (19%), selon  l'association Global Carbon Project.

A Cologne, ce sont entre 10.000 manifestants, selon la police, et 20.000,  selon les organisateurs, qui ont battu le pavé.

Ici comme à Berlin, les manifestants avaient également pour ambition  «d'émettre un signal fort» aux dirigeants du monde entier qui doivent se  réunir à partir de dimanche et pour deux semaines à Katowice en Pologne  pour la COP24.

Quelque 200 pays tenteront de donner du souffle à l'accord de Paris, mais  les ambitions risquent de ne pas être à la hauteur de l'urgence alors que  2018 risque encore, selon l'agence météorologique de l'ONU, d'être l'une  des années les plus chaudes des dernières décennies.

Lors de cette conférence «nous verrons si les responsables politiques sont  déterminés à maintenir l'augmentation de la température à 1,5 degrés», a  déclaré le responsable de l'association écologiste «Naturfreunde  Deutschlands», Michaël Müller.