Sahara occidental: Le GRIP appelle les pays européens à refuser toute exportation d'armes à destitation du Maroc

Publié par Dk News le 02-12-2018, 16h41 | 11

Le Groupe de recherche et d'information sur  la paix et la sécurité (GRIP) a appelé les pays uropéens à refuser toute  exportation d'équipement militaire à destination du Maroc, soulevant le  détournement de ces armes pour commettre de nombreuses violations des  droits de l'Homme au Sahara occidental occupé.

Le GRIP a mis en garde, dans un récent rapport, les pays européens quant à  leurs exportations d’armes vers le Maroc en insistant sur la non-conformité  du transfert de ces équipements militaires avec les critères d’évaluation  de pré-exportation établis par l'Union européenne dans la «Position  commune».

«Le Maroc continue d'occuper la plus grande partie du Sahara occidental»,  a expliqué le rapport du GRIP, tout en évoquant «des pratiques répressives  violentes et disproportionnées au regard des normes internationales  concernant la liberté de mouvement, la liberté d'expression et  d’association, le droit à un procès équitable ou encore la sauvegardedes  droits économiques, sociaux et culturels» du peuple sahraoui.

Dans ce rapport, le centre de recherche a rappelé également la brutalité  de l’invasion marocaine des territoires sahraouis et «les bombardements au  napalm et au phosphore blanc de l’aviation marocaine contre des civils  sahraouis obligeant une grande partie de la population sahraouie à prendre  le chemin de l’exil».

 «A l’heure actuelle, aucun Etat ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur  le Sahara occidental, territoire qu’il occupe depuis 1975», a relevé le  GRIP dans son analyse.

S'appuyant sur différentes sources documentaires et rapports des  organisations internationales, le centre de réflexion a de ce fait appelé  les Etats de l'UE, à tenir compte dans leurs exportations d'armements des  «violations répétées des droits fondamentaux qui sont commises par les  autorités marocaines, notamment dans les territoires occupés du Sahara  occidental».

Le rapport met en évidence les «graves violations» commises par Rabat au Sahara occidental
A ce propos, le rapport du GRIP a cité les récents rapports des ONG Human  Rights Watch et Amnesty International, qui ont mis en évidence de «graves  violations commises» par Rabat au Sahara occidental occupé.

Parmi les faits récents, le centre de recherches a évoqué, à titre  d'exemple, le procès des prisonniers politiques sahraouis du Gdeim Izik,  qui constituent, précise ce rapport, «des exemples de pratiques répressives  violentes et injustifiées concernant la liberté de mouvement, la liberté  d’expression et d’association, le droit à un procès équitable ou encore la  sauvegarde les droits économiques, sociaux et culturels».

En outre, dans cette analyse, les experts du GRIP ont mentionné que «les  autorités marocaines imposent des restrictions aux journalistes et  organisations qui s’intéressent au Sahara occidental» et que «des  défenseurs étrangers des droits des Sahraouis sont régulièrement expulsés  du territoire marocain».

«L’occupation du Sahara occidental par le Royaume, en contradiction avec  les dispositions de l’avis des Nations unies et de la Cour internationale  de Justice, ainsi que les violations passées et actuelles des droits  humains du peuple sahraoui peuvent servir d’argument pour refuser des  exportations d’armes à destination du Maroc», a recommandé ce centre de  recherches basé à Bruxelles dans son document.

Dans ce sillage, le rapport du GRIP a proposé d'invoquer notamment le  troisième critère de la Position commune de l'UE qui prévoit le refus  d’autorisation d'exportation des armes si celles-ci sont susceptibles de  provoquer ou de prolonger des conflits armés ou d’aggraver des tensions ou  des conflits existants dans le pays de destination finale.

Les médias marocains mènent une «campagne de désinformation» contre l'Algérie

Le présent rapport réalisé par le GRIP avait fait l'objet, toutefois,  d’une «campagne de ésinformation» menée par les médias marocains qui l’ont  «intentionnellement déformée pour s'attaquer à l’Algérie», a indiqué une  source européenne proche du centre.

 Alors que le rapport du centre expliquait que les importations  algériennes répondent aux besoins de renouvellement et de modernisation de  l’arsenal militaire «pour s’adapter aux nouveaux défis sécuritaires,  notamment le terrorisme et la sécurité des frontières», certains médias  marocains ont «délibérément évoqué la question de l’ambition d’hégémonie  régionale pour expliquer ces importations», a signalé la même source.

«Les médias marocains ont voulu sortir ce rapport de son contexte, étant  donné qu'il avait explicitement souligné que durant la dernière décennie,  le Maroc tente de renforcer son influence dans la région au moyen d’une  augmentation de ses capacités militaires», a-t-elle expliqué.

Le rapport rappelle que «le Maroc a présenté en 2007 un Plan d’autonomie  pour les provinces dites «du sud», cependant, une grande partie de la  communauté internationale soutient toujours l’organisation du référendum  d’autodétermination du peuple sahraoui comme solution légitime au  conflit».