L’UNICEF l’a indiqué dans un nouveau rapport : Près de 360 000 adolescents mourront de maladies liées au sida entre 2018 et 2030

Publié par DK News le 02-12-2018, 17h55 | 1

Près de 360 000 adolescents mourront de maladies liées au sida entre 2018 et 2030 si l’on n’investit pas davantage dans les programmes de prévention, de dépistage et de traitement du VIH, indique l’UNICEF dans un nouveau rapport publié récemment.

D’après ce rapport, intitulé «Children, HIV and AIDS: The world in 2030» (Enfants, VIH et sida : Le monde en 2030), 270 000 enfants âgés de 0 à 19 ans seront nouvellement infectés par le VIH en 2030, ce qui représente une baisse d’un tiers par rapport aux estimations actuelles». Le rapport établi sur la base des projections démographiques et des tendances actuelles, montre que « le nombre de décès de causes liées au sida chez les enfants et les adolescents diminuera, passant de 119 000 actuellement à 56 000 en 2030».

D'ici à 2030, le nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants durant la première décennie de leur vie diminuera de moitié, alors que le nombre de nouvelles infections chez les adolescents âgés de 10 à 19 ans baissera seulement de 29 % , indique ce rapport , précisant que les prévisions soulignent que les décès liés au sida devraient diminuer de 57 % chez les enfants de moins de 14 ans et de 35 % chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans.

«Le rapport  est très clair et ne laisse pas l’ombre d’un doute sur le fait que le monde est en mauvaise voie pour éliminer le sida chez les enfants et les adolescents d’ici à 2030», déclare Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef. Elle ajoute que «les programmes visant à prévenir la transmission du VIH de la mère au nouveau-né portent leurs fruits, mais restent insuffisants, tandis que les programmes visant à traiter le virus et à l’empêcher de se propager parmi les enfants plus âgés sont loin d’atteindre leurs objectifs».

L’UNICEF estime que près de 700 adolescents âgés de 10 à 19 ans sont infectés par le VIH chaque jour, ce qui représente un nouvel adolescent infecté toutes les deux minutes. Selon les estimations, « 1,9 million d’enfants et d’adolescents vivront toujours avec le VIH en 2030, principalement en Afrique de l’Est et australe (1,1 million), en Afrique de l’Ouest et du Centre (571 000) et en Amérique latine et aux Caraïbes (84 000)», note ce document, précisant qu'«actuellement, 3 millions d’enfants et d’adolescents vivent avec le VIH dans le monde et plus de la moitié d'entre eux vit en Afrique de l’Est et australe».

En ce qui concerne le nombre d’enfants âgés de 0 à 19 ans vivant avec le VIH, toutes les régions n’enregistreront pas le même recul entre 2018 et 2030. Les baisses les plus importantes devraient avoir lieu en Asie du Sud (près de 50 %) et en Afrique de l’Est et australe (40 %). En revanche, ce chiffre diminuera seulement de 24 % en Afrique de l’Ouest et du Centre, la région où l’on compte le plus d’enfants et d’adolescents séropositifs, après l’Afrique de l’Est et australe. Le document  signale également deux «lacunes» majeures dans les interventions visant à éliminer le VIH chez les enfants et les adolescents : la lenteur des progrès réalisés pour prévenir le VIH chez les jeunes enfants et l’incapacité de traiter les vecteurs structurels et comportementaux de l’épidémie.

«Nous ne réussirons pas à vaincre le VIH si nous n’accélérons pas le rythme des progrès réalisés pour empêcher la transmission du virus à la prochaine génération», prévient Henrietta Fore.

«Il est impératif d’entretenir un sentiment d’urgence pour consolider les victoires que nous avons remportées au cours de cette décennie, que ce soit pour les garçons ou pour les filles. Pour cela, nous devons explorer des stratégies innovantes et préventives qui nous permettront d’atteindre les jeunes les plus vulnérables et les plus à risque», a-t-elle-dit. Pour combler ces lacunes persistantes, le rapport recommande plusieurs approches, toutes soutenues par l’UNICEF, dont des campagnes de dépistage centrées sur les familles afin d’identifier et de traiter les enfants qui vivent avec le VIH sans le savoir , l’élargissement de l’accès aux techniques de diagnostic sur les lieux des soins afin d’améliorer le diagnostic précoce chez le nourrisson , une plus ample utilisation des plateformes numériques afin de mieux sensibiliser les adolescents au VIH, la mise en place de services adaptés aux adolescents, et la mise en place d’activités ciblées destinées aux adolescents au sein des communautés.