"Gilets jaunes" : les mesures du gouvernement saluées

Publié par Dk News le 05-12-2018, 16h50 | 26

Les mesures annoncées mardi matin par le gouvernement français pour résoudre la crise sociale provoquée par le mouvement des "Gilets jaunes" ont été saluées par les organisations patronales et syndicales de l'Hexagone, alors que les manifestants ont décidé de lever les blocages observés au niveau des dépôts pétroliers.

"Les annonces du Premier ministre ont ouvert la voie au dialogue", a indiqué dans un communiqué, Alain Griset, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), représentant les artisans, commerçants et professions libérales.

"Ces mesures doivent mettre fin au blocage de l'économie et aux pertes déjà subies par nos entreprises qui doivent au plus vite retrouver une activité normale", a ajouté le responsable patronal, demandant "solennellement l'arrêt du mouvement des gilets jaunes".

Saluant des annonces susceptibles de "répondre à la colère exprimée par une partie des Français", le Medef a espéré, de son côté, que ce moratoire de six mois permette de "mettre fin aux blocages inacceptables que connait l'économie française".

Dans son communiqué, le Medef précise qu'il participera à la concertation avec les partenaires sociaux et les régions que souhaite ouvrir le gouvernement à partir du 15 décembre pour trouver des solutions d'accompagnement à la transition énergétique.

Les annonces d'Edouard Philippe constituent "un geste d'ouverture de la part du gouvernement", a estimé quant à lui Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

"Il était impératif de sortir de l'impasse dans laquelle on se trouvait depuis trois semaines", a expliqué à l'AFP le responsable patronal. "Ce qui est indispensable aujourd'hui, c'est de permettre à l'activité économique de reprendre son cours et que les blocages prennent fin", a-t-il ajouté.

Selon M. du Mesnil du Buisson, la CPME participera ainsi au débat sur la modernisation des dépenses publiques et le système fiscal français, que l'exécutif souhaite mener à partir du 15 décembre 2018 et jusqu'au 1er mars 2019. "Nous insisterons pour que la question de la fiscalité dans sa globalité soit abordée, notamment la fiscalité locale, qui inquiète de nombreux chefs d'entreprise", a souligné le responsable patronal.

A l'exception de la Confédération générale du travail (CGT), qui n'a pas apprécié les décisions prises par l'Exécutif, les autres syndicats français ont bien accueilli les annonces du gouvernement sur les taxes, estimant qu'elles peuvent contribuer à l'apaisement si le gouvernement s'engage "dans un dialogue sincère" dans lequel les centrales comptent notamment parler des salaires.

Cela "doit permettre une forme d'apaisement", a réagi le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, s'exprimant sur les colonnes de la presse, tandis que Force ouvrière (FC) a jugé que "le moratoire sur les taxes et la stabilité du coût de l'électricité répondent à une demande pour permettre l'installation d'un dialogue, et en particulier du dialogue social".

"Ces premières mesures ont aussi le mérite de créer les conditions du dialogue", s'est réjouie aussi la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).

Dans ce contexte, le blocage des dépôts pétroliers de Brest et Lorient ont été levés mardi après-midi, quelques heures après les annonces du Premier ministre Edouard Philippe. Quelques heures après la levée du blocage au dépôt de Brest, les entrepreneurs de travaux publics qui bloquaient depuis 7 jours le dépôt pétrolier de Lorient (Morbihan) en soutien aux "gilets jaunes" ont mis un terme à leur action mardi en fin d'après-midi, ont rapporté des médias locaux.

Les manifestants français ont salué "l'effort de l'Etat" et jugent "satisfaisant" le moratoire de six mois sur les taxes annoncé par le premier ministre. Parmi eux, Jacline Mouraud, une des figures des "gilets jaunes", qui a considéré que les annonces du Premier ministre Edouard Philippe "vont dans le bon sens", plaidant toutefois pour l'annulation des taxes écologiques et le rétablissement de l'Impôt sur la fortune (ISF).