Moyen Orient-Afrique: L'importance géostratégique de la région MENA et les luttes d'influence, thème d'une conférence à Alger

Publié par DK News le 09-12-2018, 18h35 | 9

Des professeurs et des chercheurs se sont penchés, samedi à Alger, sur l'importance géostratégique de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), transformée en terrain de lutte entre les grandes puissances, cherchant à étendre leur hégémonie en fonction d'agendas sécuritaires et politiques, d'où l'émergence de conflits et la propagation du terrorisme, du trafic d'armes et du crime organisé transfrontalier.

Lors d'une conférence internationale sur «La situation actuelle dans la région du MENA: problèmes et solutions», organisée par l'Université d'Alger 3, les intervenants ont relevé que «la position stratégique de la région MENA et ses richesses naturelles et humaines en ont fait un terrain de lutte d'influence entre grandes puissances, et notamment de +guerre froide+ entre les Etats Unies et la Russie.

Soulignant que la région, déjà secouée par de nombreux conflits, connait «une vraie course de leadership» et des disparités en matière de consécration de bonne gouvernance et de démocratie, les participants ont mis en avant certains enjeux pour la région notamment la question palestinienne qui reste sans solution, la crise des réfugiés et la reconstruction des zones de conflits.

Concernant l'impact de cette situation sur l'Algérie, l'universitaire Djamel Bouzadia (Université Alger 3) a indiqué qu'à travers son expérience durant la décennie noire, «qui a débuté par un isolement et s'est terminée par une victoire, l'Algérie a démontré à la communauté internationale que le terrorisme était un phénomène transnational et qu'aucun pays n'était à l'abri de ses incidences».

 Il a expliqué que face aux man£uvres contrant, sous couvert de «protection», le principe de rejet de toute ingérence dans les affaires internes des pays défendu par l'Algérie, celle-ci a dû faire face aux menaces actuelles en déployant sa diplomatie, riche et rôdée, et en concluant des partenariats avec l’Afrique, les USA et l’Europe pour «l’échange d’expériences et la formation afin de barrer la route au terrorisme et au crime transfrontalier, notamment dans le Sahel».

Mettant en garde contre les tentatives visant à faire avorter le projet arabe, particulièrement après la décision du président américain, Donald Trump, concernant El Qods, le conférencier a estimé que le temps était venu pour les Etats arabes de laisser de côté leurs problèmes politiques pour se concentrer sur les complots dont ils sont l'objet.

La faculté des Sciences politiques et des Relations internationales abrite, les 8 et 9 de ce mois de décembre, une conférence internationale sur «La situation actuelle dans la région du MENA: problèmes et solutions», organisée par l’Université d’Alger 3 sous la présidence du recteur Cheriet, avec la participation de plusieurs enseignants et chercheurs issus de 23 universités nationales et 3 universités étrangères.

La première journée de cette rencontre a vu la présentation d'une dizaine de communications analysant les véritables causes des conflits en cours au Moyen Orient et en Afrique du Nord et mettant en avant leurs répercussions régionales et internationales.

A l’ordre du jour de cette conférence, figurent les thèmes «Les enjeux géostratégiques des nouvelles orientations de la Russie au Moyen Orient», «Les défis sécuritaires régionaux et leur impact sur la sécurité nationale algérienne», «L’extrémisme et le terrorisme à la lumière de ce qui est appelé +révoltes du printemps arabe+», «La coopération militaire en Afrique du Nord face au fléau du terrorisme: la coopération militaire algéro-tunisienne».