11 décembre 1960, une "consécration du FLN et du GPRA comme seuls interlocuteurs" face au colonialisme

Publié par Dk News le 12-12-2018, 16h15 | 34

Les manifestations du 11 décembre 1960 avaient "consacré le FLN et le GPRA comme seuls interlocuteurs" face aux manœuvres coloniales, a soutenu mardi à Tizi-Ouzou, Djoudi Attoumi, ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN) dans la Wilaya III historique.

Intervenant lors d'une rencontre sur "L'écriture pour l'Histoire et la mémoire", organisée à la bibliothèque principale de lecture publique dans le cadre du 11ème salon du Djurdjura du livre, l'ancien officier de l'ALN a estimé que ces manifestations avaient "joué un rôle important dans l'issue des négociations pour l'autodétermination de l'Algérie en consacrant le FLN et le GPRA comme seuls interlocuteurs".

L'échec des tentatives de répartitions du territoire national, des réformes du plan de Constantine qui ont vite montré leurs limites et celui des plans Challes et Maurice avaient poussé De Gaulle à "chercher des figurants pour casser la représentativité du FLN et permettre le maintien de l'Algérie sous domination française", a-t-il ajouté. Les manifestations du 11 décembre 1960 avaient provoqué "une rupture entre les communautés musulmane et européenne.

Elles ont constitué une réponse sans équivoque aux manœuvres coloniales, consacrant le FLN et le GPRA comme seuls interlocuteurs du peuple algérien face aux autorités coloniales, influant ainsi sur l'issue des négociations pour l'autodétermination". L'ancien officier de l'ALN a également expliqué que les manifestation du 11 décembre avaient provoqué des fissures au sein de l'armée française.

"Un signe de faiblesse capté par l'ALN, qui l'a exploité pour mener plusieurs offensives", poursuivant que "22 postes de commandement de l'armée coloniale française ont été investis par l'ALN dans la Wilaya III historique durant l'année 1961".

Sur le plan diplomatique, a-t-il témoigné, "grâce à l'écho qu'ont eu ces manifestations et au travail remarquable de la diplomatie algérienne, à sa tête feu M'hamed Yazid, la France qui avançait l'argument de l'affaire interne, à propos de la question algérienne, s'est retrouvée isolée sur le plan international".

Assurant, par ailleurs, que les manifestations "n'avaient rien de spontané et avaient été bien préparées", il a rappelé qu'elles sont intervenues dans un contexte politique marqué par l'arrivée du général De Gaulle au pouvoir en 1958 "avec son discours équivoque et contradictoire".