L’appel du Pr Yacoubi

Publié par O. Larbi le 18-05-2014, 18h43 | 91

«  Les accidents domestiques qui surviennent à l’intérieur du logis ou à proximité immédiate (jardin, par exemple) sont plus meurtriers que les accidents de la route. ;

Personne n’en parle

Le professeur a la nostalgie de l’ENTV qui s’intéressait aux actions préventives et aidait les citoyens à prendre conscience des dangers à l’intérieur des maisons.« Savez-vous que les statistiques de la Protection civile font état de 37 000 accidents domestiques pour les 10 derniers mois de 2013 ? »
Les causes des accidents sont multiples : chutes et brûlures, plaies, suffocation et asphyxie, inhalations de produits toxiques (monoxydes de carbone) ingestion de  (médicaments, de produits caustiques) coups et blessures domestiques.

L’univers «protégé» qu’est le domicile recèle en fait une multitude d’agents dangereux pour les enfants, les personnes âgées et tous les membres de la famille : l’inattention, la maladresse, la négligence sont les facteurs de risques.

« Un enfant peut échapper à l’attention de ses parents et se rendre à la cuisine (là où ont lieu la plupart des accidents) renverser un liquide chaud, absorber des liquides de nettoyage, tomber d’une chaise, mettre les doigts dans un ventilateur ou un autre appareil électrique ( de chauffage).

A l’autre bout de l’âge, les personnes de plus de 65 ans sont souvent victimes de chutes dans leurs baignoires, les WC parce que les sols de ces endroits ont  été traités ‘en dalles de sol’, de marbres poncés qui deviennent autant de surfaces de glissades dangereuses. Les personnes âgées accidentées sont souvent hospitalisées car l’accident révèle d’autres affections plus dangereuses, sans parler de l’ostéoporose qui touche les femmes ménopausées.»

On ne connaît pas le nombre exact d’accidents domestiques en Algérie, ni leur coût financier, mais on connaît leur coût social : handicaps, morts, déclassement social.

L’appel du professeur Yacoubi

Il s’adresse en premier aux médias afin de développer des gestes de prévention et de premiers secours. Il pense que la multiplication des médias est un atout pour atteindre cet objectif.

Il demande aux parents d’enfants en bas âge (0 à 5 ans) de sécuriser le milieu dans lequel ils évoluent, surtout prendre des précautions supplémentaires quand on est fatigué ou stressé, 1 heure avant et après les repas surtout pendant le Ramadhan,  interdire la tabouna, s’équiper de moyens de chauffage contrôlés et sûrs, laisser des ouvertures pour l’évacuation des gaz brûlés. Ne jamais bricoler soi-même un appareil de chauffage.

Sécuriser les aires de jeux et de loisirs : des enfants se noient dans des « piscines privées » en plastique ou subissent de graves traumatismes sur les stades en tuf.Le professeur appelle les institutions éducatives à enseigner la prévention des accidents domestiques, à responsabiliser les autorités locales à leur mission de protection des citoyens contre les dangers divers en temps de paix.

Il espère que les appareils de chauffage soient rigoureusement contrôlés avant mise sur le marché (soit par l’importateur et les services de douanes) soit par les services qui les alimentent (Sonelgaz).
Le mouvement associatif et les services aux personnes (promis mais jamais mis en place) agissent effectivement.

Le professeur Yacoubi est pour le progrès et les accidents domestiques sont la rançon de cette évolution sociale : il suffit de faire en sorte que l’accident soit plus rare que fatal.