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Libye en 2018 : des efforts diplomatiques intenses pour résoudre la crise

Publié par Dk News le 26-12-2018, 16h39 | 3
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Les efforts de la communauté internationale durant l’année 2018 pour le règlement de la crise libyenne ont permis d’entrevoir une issue pacifique à travers un processus politique inclusif, alors que des défis sécuritaires et économiques restent encore à relever et nécessitent une mobilisation accrue des différentes partes libyennes.

En effet, les membres de la communauté internationale ont multiplié les initiatives durant l’année 2018 pour faire sortir la Libye d’une crise complexe et multidimensionnelle. Les démarches entreprises, dans ce cadre, devront permettre notamment d’aboutir à l’organisation des élections au printemps 2019, à l’édification des structures de l’Etat, à l’unification des rangs de l’Armée nationale et à la dissolution des milices ainsi que les autres groupes armés, sans oublier la mise en marche de l’appareil économique.

Toutefois, six ans d'efforts internationaux, la Libye n’est pas encore parvenue à instaurer une autorité centrale à même d’être le garant de la stabilité et l’unique interlocuteur vis-à-vis la communauté internationale. Deux autorités se disputent actuellement le pouvoir.

Il s’agit du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, dirigé par Fayez Sarraj, qui siège à Tripoli, et le parlement de Tobrouk, dans l'est du pays, dirigé par Aguila Salah Issa et soutenu par l'Armée commandée par Khalifa Haftar, mais dont le mandat a expiré.

Une situation qui n’a pas pour autant empêché la communauté internationale a lancé plusieurs initiatives en vue de réunir les parties libyennes, alors que les pays voisins et leurs partenaires européens ont organisé deux conférences internationales. La première s’était déroulée à Paris le 29 mai dernier, alors que la deuxième, organisée à l’initiative de l’Italie, avait eu lieu à Palerme les 12 et 13 novembre dernier.

S’inscrivant dans la feuille de route tracée par le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, Ghassan Salamé, cette voie de règlement du conflit tant attendue s’articule autour de la mise en place d’un cadre constitutionnel et l’organisation d’un double scrutin législatif et présidentiel avant la fin du premier semestre 2019.

L'impératif d'un consensus pour l'édification des institutionnelle

L’enjeu reste, aujourd’hui, celui d’édifier des institutions en mesure de faire face à toutes les difficultés et à garantir la stabilité politique et sécuritaire de l'Etat Libyen, avaient souligné à cette occasion les dirigeants des pays voisins et partenaires européens.

L’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Ghassan Salamé, s’était engagé, quant à lui, d’avancer dans le processus de règlement de la crise libyenne, à travers notamment l’organisation d’une conférence nationale inclusive regroupant tous les représentants de la société libyenne avant la fin du premier trimestre 2019.

Le Représentant spécial de l’ONU a souhaité aller de l’avant et préparer les conditions idoines pour la tenue des élections. De point de vue diplomatique, les conférences internationales sur la Libye, organisées à Paris et à Palerme, sous les auspices de l'Onu, ont constitué, aux yeux des observateurs, une "étape décisive" dans la résolution du conflit libyen.

Réunissant les principaux protagonistes libyens, dont le président du Conseil présidentiel du GNA, soutenu par l'Onu, Fayez Sarraj, le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, le commandant de l’armée nationale libyenne, Khalifa Hafter, et le président du Haut conseil d’Etat, Khaled Mechri, ces deux rencontre ont mis l’accent sur la nécessité de trouver une solution à la crise libyenne dans le cadre d’"un dialogue interne inclusif loin de toute ingérence étrangère".

Salués par le Conseil de sécurité de l’ONU, ces efforts diplomatiques internationaux se heurtent, néanmoins, à plusieurs obstacles, dont la recrudescence des actes de violences, dont le dernier était l'attaque à l'explosif contre le siège du ministère des Affaires étrangères à Tripoli.

En dépit du fait des actions menées sur le terrain par l’Armée nationale libyenne, pour restaurer la sécurité dans plusieurs régions et villes du pays, des attentats et des attaques contre des sites pétroliers ont endeuillé les Libyens en 2018, provoquant de l’indignation et consternation.

Ainsi, l’attentat terroriste ayant ciblé le siège de la Haute commission électorale, à Tripoli, au début du mois de mai 2018, avait suscité émoi et déception parmi la communauté internationale, alors que des affrontements meurtriers entre groupes armés n’avaient pas encore cessé dans la capitale.

Au Sud du pays, des tensions entre divers groupes et communautés (Ouled Slimanes, Toubous, Touaregs, Arabes Zwaï) faisant plusieurs victimes persistent encore, accentuant le malaise existant dans le pays.

Cette insécurité profite, a-t-on regretté, aux divers trafics, notamment d’armes et de migrants, faisant de la Libye, une source d’inquiétude pour les pays voisins et européens. Considéré comme le second pays par lequel transitent les migrants vers l’Europe après la Turquie, la Libye est devenue ces dernières années la plaque tournante de l’immigration clandestine.

Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 120 000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes en 2017 et 110 300 entre janvier et mai 2018, tous partis des côtes libyennes traversant la mer méditerranéenne à leurs risques et périls.

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