Pourquoi ça démange encore plus quand on se gratte

Publié par Dk News le 01-01-2019, 16h23 | 3

Quand un bouton démange, on gratte en pensant (à tort) être soulagé. Mais le répit n'est que de courte durée. Des Américains ont trouvé le coupable de cet engrenage infernal : la sérotonine.

Scroutch, scroutch. Se gratter donne encore plus envie de se gratter... Des chercheurs de l'université de Washington croient avoir trouvé un moyen de rompre ce cercle vicieux. Pour cela ils ont levé le mystère sur ce réflexe pavlovien.

Le responsable se trouve dans notre cerveau : quand nous nous grattons, notre cerveau libère de la sérotonine, ce qui intensifie la sensation d'irritation. L'équipe du Dr Zhou-Feng Chen a fait cette découverte sur des souris. Il assure que le processus de démangeaison se passe de la même façon chez les humains.

C'est la première fois que la sérotonine, neurotransmetteur qui régule notre appétit et notre humeur, est associé à la sensation de démangeaison. Le chercheur décrit le mécanisme à l'œuvre dans l'organisme lorsqu'une inflammation nous donne envie de nous gratter : «le problème est que lorsque le cerveau obtient des signaux de douleur, il réagit en produisant de la sérotonine pour contrôler la douleur» Le neurotransmetteur envoyé du cerveau à la moelle épinière, change en quelque sorte de canal en passant des neurones qui ressentent la douleur aux cellules nerveuses qui influencent l'intensité de la démangeaison.

Autrement dit, en voulant contrôler la douleur, la sérotonine aggrave la sensation de démangeaison. Pour enrayer ce processus, les Américains pensent qu'il serait possible de perturber la communication entre la sérotonine et les cellules nerveuses de la moelle épinière qui transmettent spécifiquement la démangeaison.

Pour cela, la clé serait de bloquer le récepteur 5HT1A, qui active les neurones associés à la démangeaison. L'étude est parue dans la revue scientifique Neuron.