Etats-Unis: année tumultueuse pour Donald Trump

Publié par Dk News le 01-01-2019, 16h42 | 4

L'année 2018 aura été une autre étape tumultueuse pour le président Donald Trump à la Maison Blanche, dont le bilan reste, cependant, "enviable" à mi-parcours de son mandat émaillé de polémiques.

Immigration, enquête russe, affaire Michael Cohen, guerre commerciale, le président Trump a vécu une année difficile qui a vu resurgir le spectre de sa destitution mais sans entraver, pour autant, l’avancement de son programme politique.

Dans l’ensemble, le président américain, a réussi après deux ans de pouvoir à remplir l’essentiel de ses promesses électorales même les plus controversées, s’accordent à dire plusieurs observateurs.

L’année 2018 a été sans doute marquée par un renforcement drastique des politiques migratoires. Ignorant les critiques émanant même de son propre camp républicain, Trump a restreint les demandes d’asile, réduit l’admission des réfugiés accueillis aux Etats-Unis à des niveaux record et mis fin au programme des "Dreamers".

Le nouveau tour de vis réglementaire a provoqué une vague d’indignation aux Etats-Unis, qui s’est transformée en une mobilisation générale après la crise des familles de migrants clandestins séparées à la frontière avec le Mexique, poussant Donald Trump à faire marche arrière.

Cependant, l’opposition grandissante aux politiques migratoires de l’administration américaine n’a pas empêché le chef de la Maison Blanche de s’accrocher au projet de la construction d’un mur le long de la frontière avec le Mexique.

Au Congrès, les divergences autour du financement de ce projet ont plongé les Etats-Unis dans un Shutdown partiel qui dure depuis plusieurs jours.

Protectionnisme, Syrie, Iran, les promesses tenues de Donald Trump

Parallèlement, Trump a repris en 2018 son slogan de campagne, "l’Amérique d’abord" pour marquer davantage l’isolationnisme américain.      Dans la foulée, le président s’est retiré de l’accord sur le nucléaire iranien, renégocie l’accord de libre-échange nord-américain et déclaré une guerre commerciale à la Chine à travers l’augmentation des tarifs douaniers qu’il a imposé également aux partenaires européens.

Le retrait des troupes américaines de la Syrie, annoncé ce mois-ci, et qui a surpris l’ensemble de la classe politique américaine, a confirmé la ligne de conduite de "America First", prôné par Donald Trump.

C’est que les Etats-Unis ne veulent plus continuer à être le gendarme du monde ni à assumer seuls les coûts des guerres à l’étranger, s’est défendu récemment le président américain.

Dans le sillage de cette décision inattendue, le chef du Pentagone, James Mattis, et l’envoyé spécial du président Trump auprès de la coalition anti-Daech, Brett McGurk, ont présenté leur démission en contestation de la démarche.

Le départ de Mattis et McGurk allonge ainsi la longue liste des licenciements et des démissions au sein de l’administration américaine. L’année 2018 a vu aussi le départ de l’ancien secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, de l’ambassadrice Nikki Haley, du stratège de la Maison Blanche, Steve Bannon, et du général Mc Master, l’ancien chef du National Security Council (NSC).

L’enquête russe de plus en plus menaçante

Isolé, le président a fait face en 2018 à une vague de critiques sans précédent concernant sa gestion. Les révélations de ses proches, dressent un portrait peu flatteur du 45ème président des Etats-Unis.

Des trois livres accablant Trump, sortis cette année, celui du célèbre journaliste du Washington Post, Bob Woodward qui avait enquêté sur le scandale du Watergate, a été le plus attendu aux Etats-Unis eu égard aux révélations choc qu’il contenait.

Quelques jours avant la sortie de cet ouvrage, le New York Times a publié une tribune explosive attribuée à un haut responsable de l’administration américaine qui a témoigné sous le sceau de l’anonymat de l’amoralité du président.

Depuis ces révélations, l’étau s’est resserré davantage autour du président Trump après la condamnation en décembre de son ancien avocat personnel, Michael Cohen à trois ans de prison, pour infraction à la loi sur le financement des campagnes électorales.

Cohen, qui a reconnu avoir menti au FBI au sujet d’un projet immobilier en Russie impliquant le président des Etats-Unis, a accepté de collaborer avec le procureur spécial, Robert Mueller, qui mène depuis un an et demi l’enquête explosive sur l’ingérence présumée de la Russie dans la campagne de 2016.

L’enquête de Mueller se rapproche dangereusement de Trump, les soupçons de collusion avec la Russie s’intensifient autour de son avocat qui aurait effectué une visite à Prague en 2016 où il a rencontré des responsables russes, selon les dernières révélations.

Malgré l’avancement de l’enquête qui tient les Etats-Unis en haleine, Trump semble conforté par les résultats des mid-terms et mise déjà sur 2020.

Le chef de l’exécutif américain se targue d’un bilan économique jamais réalisé par ses prédécesseurs en mesure de lui donner une longueur d’avance sur ses conquérants. Confiant en ses chances, Trump a déjà mis en route une véritable machine électorale en prévision de cette échéance.