Régions

Épizooties : un travail de proximité pour apaiser les craintes chez les éleveurs

Publié par Dk News le 07-01-2019, 16h13 | 5
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Un travail de proximité est mené, depuis quelques jours, par l’inspection vétérinaire de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Médéa, dans le but d’apaiser les craintes que suscite chez la communauté des éleveurs l’apparition de foyers de fièvre aphteuse et de peste du petit ruminant.

Des inspections régulières sont effectuées au niveau des fermes d’élevage, disséminées à travers le territoire de la wilaya, pour détecter d’éventuels nouveaux foyers, traiter sur place les cas suspects, mais surtout, veiller à l’application stricte du protocole de prévention mis en place par l’inspection vétérinaire.

L’objectif de ce travail de proximité est de "rassurer la communauté des éleveurs confrontée à une pénible épreuve, en leur assurant un accompagnement en mesure de les aider à surmonter leurs craintes quant au devenir de leur activité", a indiqué à l’APS l’inspecteur vétérinaire, Mohamed Slama, à l’occasion d’une tournée dans des fermes d’élevage, situées dans la daira de Azziz, sud-ouest de la wilaya.

Plusieurs équipes, composées de médecins vétérinaires et de cadres des subdivisions agricoles, sillonnent, depuis l’apparition des premiers foyers de fièvre aphteuse et de la peste du petit ruminant, fin décembre dernier, les exploitations agricoles spécialisées dans l’élevage ovins, caprin ou bovin, pour les informer du contenu du protocole de prévention mis en place pour protéger leur cheptel, a-t-il signalé.

Ces éleveurs sont astreints, dans le cadre de ce protocole, de sursoir à tout déplacement de cheptel hors des fermes d’exploitation, d’éviter le contact avec les élevages voisins, procéder également à la désinfection des étables et des exploitations, renoncer à toute nouvelle acquisition de cheptel et déclarer obligatoirement tout cas suspect, a-t-il fait savoir.

En outre, un arrêté d’interdiction de déplacement de cheptel vers les marchés à bestiaux est en vigueur, depuis début janvier courant, et toute opération d’abattage est soumise, selon ce responsable, à une autorisation préalable des services vétérinaires, précisant que cette mesure est destinée à limiter les risques de commercialisation de viande provenant de cheptel affecté.

Pour mieux expliquer ces dispositions et s’assurer que leur vulgarisation auprès des éleveurs, notamment ceux installés dans des zones enclavées, qu’une tournée a été organisée, dimanche après-midi, dans plusieurs fermes d’élevage de la daira de Azziz, à 96 km au sud-ouest de Médéa.

Ce contact direct avec les éleveurs de cette région steppique, réputée pour son cheptel ovin, intervient dans un contexte ou un sentiment de désarroi et d’incertitude s’est quelque peu emparé de certains éleveurs.

Car, malgré les assurances du département de l’agriculture quant à la prise en charge de ces épizooties et la mise en place de mesures préventives, l’inquiétude est "palpable" chez de nombreux éleveurs approchés par l’APS, dont l’avenir de la filière reste "suspendu", selon eux, aux solutions que va apporter le ministère pour "limiter l’impact" de ces deux maladies sur leurs cheptels.

Résignés à l’idée que la meilleure parade face à une éventuelle propagation de la fièvre aphteuse et de la peste du petit ruminant réside dans la prévention et l’application stricte des recommandations de l’inspection vétérinaire, nombre de ce éleveurs rencontrés au niveau des fermes d’élevage de "Taiba", ou se concentre le plus grand nombre d’éleveurs de la commune de Azziz, attendent avec "impatience" la fin de cette épidémie et la reprise de l’activité.

La majorité des éleveurs "sondés" ont exprimé leur "totalité adhésion" à la démarche préconisée par les services vétérinaires, d’autant plus qu’elle vise à "protéger le cheptel et à réduire les effets de ces épizooties sur une activité qui leur assure l’essentiel des ressources financières dont ils ont besoin pour vivre", note Athmane Gahdouni, un des éleveurs approché par l’APS.

Lui, et d’autres éleveurs, ciblés par cette action de proximité, se disent "conscient de l’intérêt à suivre à la lettre" les recommandations des services vétérinaires et à "faciliter le travail de ces services, pour qu’ils puissent mieux maitriser l’évolution de la situation et les aider à traverser, sans grande incidence, cette pénible épreuve".

La plus grande peur ne "provient pas de la maladie, mais de l’amplification exagérée de cette dernière", estime pour, sa part, Said Bouachria, président de la fédération des éleveurs de la wilaya de Médéa, affirmant que "la rumeur fait, parfois, plus de dégât, que les pertes en elles-mêmes".

Il déplore, à cet égard, la "persistance de certains à propager de fausses informations et à semer la panique chez les éleveurs, et le citoyen de manière générale, au risque de mettre en péril une filière qui a mis beaucoup de temps pour se constituer et nécessité d’énormes investissements".

Il dit "redouter l’effondrement de cette filière et la ruine de nombreux éleveurs, en raison des rumeurs qui donnent l’impression que la situation a atteint un seuil dramatique, alors que le volume des pertes reste insignifiant par rapport à la consistance réel du cheptel local", a-t-il fait remarquer.

Les chiffres officiels communiqués par les services vétérinaires de la DSA font état de quarante-quatre (44) cas de mortalité de cheptel ovin enregistrés, entre le 10 décembre et le 2 janvier courant, au niveau des communes d’ouled Maaref, Chahbounia, Boughezoul et Boghar, dont 29 cas de mortalité par fièvre aphteuse et 15 cas provoqués par la peste du petit ruminant.

L’effectif du cheptel ovin dans la wilaya de Médéa est estimé, selon ces mêmes services, à 855 mille têtes, auquel s’ajoute un cheptel caprin d’environ 100 mille têtes, alors que le nombre de bovin avoisine les 61 mille têtes.

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