Aquaculture: Signature d'une convention de collaboration scientifique et technique pour l'élevage de poissons

Publié par DK News le 09-01-2019, 18h09 | 35

Une convention de collaboration scientifique et technique liant le Centre national de recherche et du développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) et la ferme marine de droit privé Elmoukritare, a été paraphée, mercredi à Tipaza, en vue de la production d'alevins localement.

 La convention entrant dans le cadre d'un Partenariat Public-Privé (PPP) a été signée par la Directrice de la station expérimentale de pisciculture marine du CNRDPA, Mme Djamila Farhane et le Directeur de cette ferme d'aquaculture située dans la commune de Beni Houa dans la wilaya de Chlef, M. Mahfoudh Elmoukritare Par cette convention, la station confie des petits poissons ( poisson loup et dorade) à cette ferme aquacole, qui les élèvera alors dans ses cages de fonds personnels, et ce pour la première fois en Algérie. Ceci contribuera à la disponibilité des alevins dans le pays.

Pour Mme Farhane, cette convention vise à concrétiser le travail déjà fait jusque-là, rappelant que la station a pour ambition de devenir un Centre de référence pour le développement de la filière de l'aquaculture marine en Algérie.

 La ferme Elmoukritare compte actuellement 24 cages d'élevage flottantes avec une capacité de production annuelle avoisinant les 900 tonnes de poisson loup et de dorade, a indiqué son directeur lors d'un point de presse à l'issue de la cérémonie de signature.

 Selon lui, «cette convention signée avec le CNRDPA assurera à la ferme un accompagnement et un suivi. Nous avons reçu dernièrement de la part du centre près de 60.000 de petits poissons loups, une première en Algérie».

 Cette convention a été conclue en présence du Directeur général de la pêche et de l'aquaculture auprès du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, M.Taha Hamouche, et ce, en marge de l'atelier de restitution des résultats de la compagne d'évaluation de la pollution marine et son impact environnemental «SPHYCentre 2017.

 «Cette station au niveau du CNRDPA a réussi à faire la première reproduction du loup de mer en Algérie. De nos jours, tous les opérateurs installés importent l'alevin parce que nous ne métrisions pas la technologie de reproduction et aujourd'hui c'est chose faite», à indiqué M. Hamouche à la presse à l'issue de la signature.

 Pour poursuivre cette expérimentation et continuer ce cycle, il y a eu nécessité d'aller voir des entreprises privées.

«Nous avons trouvé toutes les facilités avec nos partenaires privés parce qu'il y a un partenaire qui a accepté de dédier des cages de son investissement en mer pour qu'on puisse mettre nos alevins et poursuivre notre expérimentation jusqu'à ce que nos alevins atteignent la taille commerciale», a expliqué M.Hamouche.

 Et d'ajouter que les alevins produits en Algérie sont encore de meilleure qualité que ceux importés et ne subissent pas le stress dû au transport lors de l'opération d'importation, faisant que les opérateurs sont «gagnant deux fois», en matière de coût et en matière de stress et de mortalité des alevins.

 

Le CNRDPA restitue le bilan de la compagne SPHYCentre 2017

Par ailleurs, le CNRDPA a présenté le bilan de la compagne d'évaluation de la pollution marine et son impact environnemental «SPHYCentre 2017», qui avait duré 17 jours (du 13 au 29 septembre 2017) à bord du navire de recherche «Belkacem GRINE» Cette compagne vise la détermination des caractéristiques physicochimiques, l’évaluation de la contamination chimique dans l’eau, le sédiment et la biote et l'étude des peuplements phytoplanctoniques au niveau de la région centre de l'Algérie, soit de Tenes (wilaya de Chlef) à Cap Carbon (Bejaïa).

 Entrant dans le cadre des activités des Réseaux nationaux de la Salubrité et de la surveillance du phytoplancton et des Algues Toxiques, la compagne permettra également le monitoring de la qualité environnementale des zone de pêche et d'aquaculture afin d’évaluer les impacts anthropiques et le contrôle de la qualité des zones de pêche et d'aquaculture.

 Ce qui, selon les organisateurs de l'atelier, va favoriser le développement et la valorisation des ressources vivantes exploitables, le suivi des tendances temporelles et spatiales à moyen et long terme des zones marines côtières en relation avec les pressions anthropiques et les changements climatiques.

Ceci, en plus de favoriser l'étude des peuplements phytoplanctoniques et en particulier les algues toxiques et les leur impact sur le milieu et la ressource halieutique.

 Selon les recherches effectuées par les différentes équipes de chercheurs et organismes scientifiques, des traces d'éléments métalliques (essentiellement le Nikel, le Zinc, le plomb et le cuivre) ont été relevées, à des proportions disparates, dans différentes eaux marines de la région concernée par la compagne et qui longe les côtes de 6 wilaya du pays (Chlef, Tipaza, Alger, Boumerdes, Tizi-Ouzou et Bejaïa).

 Pour ce qui est de l'analyse du degré d'oxygénation des eaux de la région étudiée, elle a été évaluée pratiquement «bonne» par les chercheurs qui ont également étudié le degré d'alcalinité de l'eau et son PH, notant des disparités d'une régions à l'autre.

 De même, les chercheurs ont étudié une présence disparate des phytoplanctons le long de la zone et ont relevé la présence de phytoplanctons toxiques et nuisibles dans certaines zones.

Des substances qui, pour certaines, peuvent nuire à la seule faune marine et qui peuvent, pour d'autres, également nuire à l'homme, et ce, suite à la consommation de coquillages notamment.

 Selon les chercheurs, la présence de ces espèces au niveau de la partie du littoral étudiée reste toutefois faible.

 En outre, les chercheurs ont relevé des traces d'hydrocarbures dans certaines zones de la région étudiée, notamment au niveau de Oued Reghaïa, Oued Smar et Oued Nador.

 De ce fait, les chercheurs ont appelé à la mise en place d'un comité de spécialistes pour étudier et interpréter les résultats de cette compagne, et ce, en plus de refaire régulièrement ce genre de compagne et élargir l'initiative aux autres régions du pays.

 Pour sa part, M.Hamouche a assuré que les substances relevées à travers cette compagne reste faibles et donc, ne sont pas nuisibles à la santé du consommateur, et préconise la poursuite de ce genre d'effort.

Dans ce sens, il a fait savoir à l'ouverture de l'atelier que le ministère de l'Environnement et des Energies Renouvelables avait décidé de financer les prochaines compagnes devant se faire sur les littorales de la zone Est et de la Zone ouest du pays.