Editorial

Bab – el-bekkouch: bastion de haute lutte

Publié par Par Amar Belkhodja -*) le 02-11-2014, 18h22 | 611
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Zone stratégique et de transition entre les wilayas V et IV, Bab-El-Bekkouche symbolise aujourd’hui un lieu par lequel on évoque les plus dures et héroïques batailles livrées dans l’Ouarsenis, autre bastion de la révolution de Novembre.

A Bab – El Bekkouche, du côté français, c’est la politique de la terre brûlée, le napalm, les assassinats collectifs. Du côté de l’ALN, c’est la volonté d’occuper le terrain et de riposter avec hargne et bravoure à la horde coloniale.

Tout au long de la guerre de Libération nationale,Bab-El-Bekkouche sera le théâtre de très âpres affrontements entre une armée coloniale supérieure en hommes et en armes et une armée révolutionnaire faible en hommes et en matériel de guerre mais forte d’un puissant sentiment patriotique.

Malgré la puissance du dispositif de guerre mis en place par l’armée française, malgré la destruction des forêts, la répression féroce et impitoyable, malgré tous les abus commis contre elle tous les jours, la population de Bab-El-Bekkoouche, s’accrochait de plus belle à ses massifs et se mobilisait derrière l’ALN et son avant – garde qui a révélé de prestigieux noms : Bou gara Bouaâma, Baghdadi, Si Ammar,Si Cheikh…

Dépendant actuellement de la commune de Lardjem, daïra de la wilaya de Tissemsilt, le lieu dit Bab –El – Bekkouche couvre d’importants massifs forestiers, choisis par l’ALN pour leur situation stratégique. Ainsi, pendant la guerre de libération nationale, Bab –El –Bekkouche est choisi pour abriter un important centre d’instruction et d’entraînement des combattants de l’ALN, des hôpitaux où l’on soignait les djounoud blessés au cours des batailles livrées à l’ennemi, des caches d’armement, de médicaments et de provisions.

Bab –El Bekkouche, c’était aussi un lieu qui a abrité les PC ù les importantes décisions étaient prises. C’est dans cette citadelleimprenable que sont nés et formés de valeureux commandos et lescélèbres katiba de l’ALN : « El – Karimia » « El – Kouidria », « El Hamadia », « El – Hassania », « Zoubirya » ….
Bab-El Bekkouche, c’est aussi et surtout un trait d’union stratégique entre les wilayas V et IV. La zone deviendra un centre de transition très fébrile.Dans leurs mouvements, les katiba des zones IV et VII de la wilaya V se sont trouvées plusieurs fois représentées dans le combat contre l’ennemi à Bab- El-Bekkouche et dans tout l’Ouarsenis.

Dans l’histoire de a guerre de Libération nationale, Bab-El-Bekkouche renferme des pages de gloire et de sacrifice. En 1957, le commandant Bounaâma livra une héroïque bataille aux français. Sous sa conduite, l’ALN remporte plusieurs victoires. Bab-El-Bekkouche sera également le témoin d’une grande bataille qui durera trois jours et au cours de laquelle devait périr Si Ammar et 12 djounoud.

Les français sans cesse harcelés, ont déclenché, en mai 1958, une grande offensive en se déployant en quatre endroits différents. La batterie, l’aviation se mettent en mouvement. Au cours de cet affrontement, l’armée française laissera sur le terrain des centaines de morts dont plusieurs officiers. Dans ces engagements, l’armée coloniale subit de grosses pertes.

Les soldats se vengent sur les populations civiles. Partout, les douars prennent feu, femmes, enfants et vieillards fuient le paysage en fumée pour éviter la tuerie collective. Leurs maisons sont détruites et leurs bien dérobés.

En mai 1959, une autre bataille oppose les hommes de Si Cheikh aux soldats français qui sont appuyés par une couverture aérienne et des canons qui pilonnent à partir de Lazharia, Boucaid, Achaba, Béni-Oughran. Si Cheikh périt avec 40 de ses hommes. Les pertes ennemies sont estimées à l’époque à une centaine d’hommes.

Bab – El Bekkouche a fait l’objet d’une très vaste offensive au printemps de l’année 1959. Les opérations « Courroie » et « Couronne » charrient un gros matériel de guerre et déversent dans la contrée de fortes colonnes décidées à décimer et raser tout ce qui se meut à Bab – El – Bekkouche, héroïque citadelle du sublime Ouarsenis.

Les katibas de l’ALN se mettent, elles aussi en mouvement. Les hommes qui se trouvent à la tête des unités de l’ALN s’avèrent d’habiles stratèges. Trois katibas et deux commandos des zones IV et VII de la wilaya V sont sur les lieux où va se dérouler l’une des plus longues et des plus meurtrières batailles de Bab-El-Bekkouche.

La wilaya IV met en action 13 katibas sous le commandement d’un prestigieux chef : Djilali Bounaâma. Les hommes de l’ALN se repartissent dans toute la contrée pour mieux harceler l’armée française et lui faire obstacle dans sa marche. Les accrochages se multiplient partout. Malgré la couverture aérienne très dense, le tonnerre de la batterie, l’ALN résiste 15 jours à l’un des plus grands ratissages de l’armée française.

Dans les douars et les petites agglomérations de l’Ouarsenis, la répression est dure. Les populations algériennes subissent les pires humiliations. L’armée française utilise les méthodes les plus abjectes pour terroriser les habitants pour tenter de les désolidariser de l’ALN.

Bab – El – Bekkouche qui propose aujourd’hui un mémorial qui symbolise les plus grandes batailles de L’ALN n’a pas encore raconté toute l’épopée, ni relaté les atrocités vécues par notre peuple qui a accepté de contenir un lourd sacrifice pour conquérir sa liberté et sa dignité.
A.B. (*) Journaliste-auteur

 

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