Rares sont les partis qui organisent à leur tête une passation de pouvoir pacifique. Bien rares pour ne pas dire que de tels partis n'existent pas. De temps à autre, les couvercles sont soulevés au-dessus des ambitions bouillonnantes. Parfois, les ambitions se recoupent avec les enjeux de pouvoir. Parfois, Les enjeux concernent les intérêts. Parfois, ils concernent seulement les idées porteuses d'un programme.
Les bouillonnements cependant ne sont pas à diaboliser. D'abord, ils permettent les confrontations entre idées. Ensuite, ils traduisent l'existence d'une démocratie en construction.Il est autant légitime de vouloir demeurer au pouvoir que de vouloir y accéder. Confrontation somme toute naturelle si s'impose l'obligation pour chacun de respecter l'autre. Vouloir y demeurer ne signifie pas dictature. Vouloir y accéder est naturel en faisant la distinction entre opposition politique et résistance.
Qualifier de guerres internes les remous au sein des partis politiques ? Le concept de guerre n'est pas approprié, quand bien même que les uns et les autres utilisent des discours à rhétorique guerrière. Ce qu'on croit être un déchirement suite à l'usage d'un vocabulaire qui traduirait des formes d'inconcilliations intra partisanes procèdent d'un apprentissage de la démocratie. Il n'est pas normal que s'échangent des divergences qui contribuent à dépressuriser les pressions et tensions enfermées dans les partis. La démocratie dépressurise et apaise. Les démocraties s'enrichissent de différents intra-partisans qui permettent des alternances à la tête des forces politiques.
Les « guerres « internes dans les partis sont à approcher sous l'angle des enjeux de pouvoir. A plus forte raison quand cela concerne des partis qui sont devenus des forces politiques. Une «guerre» interne dans n'importe quel parti politique ressemble à toute guerre interne dans n'importe quel autre parti. Les manœuvres sont les mêmes avec recours aux réglementations et aux changements d'alliance.
Approcher la guerre interne sous l'angle des enjeux de pouvoir ou des enjeux de courants politiques, ou alors des enjeux d'intérêt de groupes où les alliances se font et se défont autour de la recherche du candidat providentiel à la tête du parti concerné ? L’enjeu est d'autant plus grand qu'il s'agit d'un grand parti politique qui a des chances de l'emporter à toutes les élections existantes.