Un déferlement d’images et de paroles ? Un carrefour stratégique pour plusieurs visions du projet politique ? Après que les Algériens furent sevrés de politique, après ce qu’on pourrait appeler un désert politique, où les quelques manifestations étaient plutôt des représentations sociales que politiques, ils se trouvent maintenant dans la situation où ils doivent faire des choix.
Pour ceux qui disent ne pas vouloir courir l’aventure, et qui demandent toujours plus d’Etat, presque en exprimant une obsession de stabilité, ils font confiance à ceux qui ont une culture d’Etat. Ceux-là ne veulent pas d’un printemps arabe.
Il est vrai qu’un regard sur notre voisinage immédiat ne peut que susciter le refus de subir une telle menace, car il s’agit bien d’une menace qui s’est en plus donné les moyens de son exécution. Ceux-là prêtent une attention particulière aux analyses qui sont liées à cette « nouvelle maladie ». Les choix sont libres. L’opposition est libre et organisée.
Le scrutin se déroulera sous haute surveillance. Parce que le scrutin est surveillé afin que le prochain président bénéficie de toute la légitimité populaire qui lui permettra d’engager l’avenir du pays, personne ne pourra remettre en cause l’indépendance de l’Algérie, car personne ne pourra se permettre d’adresser des injonctions aux magistrats qui ont été invités (instruits) par le Président à ne se soumettre à aucune injonction. Plus la campagne électorale avance, plus des candidats risquent de se soumettre à l’influence de ceux qui leur demanderont de surfer sur la crise afin d’en faire le meilleur usage.
Il y a ainsi le risque que des discours soient complètement déconnectés de la réalité. Il est dangereux qu’existe la conviction qu’il est possible de gagner sur la base de cette déconnexion. Cela induira fatalement des décisions eronnées.