La campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2014 met en mouvement des milliers d’intervenants à tous les niveaux, ce qui autorise à parler de campagnes.
En effet, les candidats mènent campagne, les militants participent aux réunions et aux tâches et autres besognes sans lesquelles tout acte politique resterait confidentiel.Les partis politiques ayant un candidat ou soutenant l’un d’entre eux mobilisent leurs capacités intellectuelles (politiques) et les cadres à tous les niveaux pour être présents sur le terrain.
Le FLN affirmait pouvoir mobiliser 300 000 militants, en plus des membres du BP, du comité central, des parlementaires. Le RND dit pouvoir compter sur près de 10 000 cadres et autant d’élus sans compter les militants et sympathisants.TAJ posait la question de savoir qui pouvait mobiliser 50 000 de ses membres le jour de l’élection au sein des bureaux de vote? Les organisations de jeunes proches de ces partis sont mobilisées pour le travail de proximité et la distribution des supports de communication de leur candidat.
Le candidat Ali Benflis affirme qu’il a «60 000 hommes » pour veiller au bon déroulement du scrutin. Louisa Hanoune peut compter localement sur la mobilisation des militants et sympathisants. Moussa Touati est également bien entouré. Ali Fawzi Rebaïne et Abdelaziz Belaïd réussissent à drainer des militants dévoués.
Travail intellectuel et effort physique
Les candidats ou leurs représentants, les militants, leurs soutiens populaires sont dans une phase de travail intense au plan des idées politiques (défense des actions du candidat, promotion de son programme, aides à l’encadrement des manifestations et à la récupération des supports après la tenue des meetings).
C’est un travail physique très éprouvant qui prend de nombreuses heures avec peu de temps de récupération du fait de la répétition des activités (les représentants du candidat Bouteflika passent deux ou trois fois dans la même ville dans le cadre d’une division du travail qui laisse à M. Sellal le programme du quinquennat si Abdelaziz Bouteflika est élu et aux autres membres de la direction nationale la défense de son bilan. Il est juste de saluer au passage que tous les candidats ont fait un effort de réflexion et donc de propositions au citoyen algérien, démarche de respect et de confiance dans les capacités de jugement des électeurs.
Services publics
Les services publics de l’Etat ont été mobilisés dans toutes leurs composantes pour assurer une campagne électorale dans des conditions d’équité :La commission nationale de surveillance des élections (composée de plus de 600 magistrats) et ses prolongements au niveau des wilayas ont été installés bien avant le début de la campagne électorale. Les candidats ont vu leur permanence et leur propre personne devenir l’objet de mesures de protection par des policiers spécialisés dans cette discipline.
Des milliers de policiers sont mobilisés quotidiennement pour que chaque manifestation se déroule dans les meilleures conditions possibles. La Gendarmerie nationale assure les mêmes missions.
L’ANP vient tout juste de rappeler qu’elle garantira la tenue de l’élection présidentielle dans les meilleures conditions d’expression de la volonté citoyenne. La participation populaire aux réunions des candidats ou de leur représentant se déroule généralement sans incident.
Au plan de la mise à disposition des médias lourds publics et privés, il semble que les candidats aient toute latitude pour s’exprimer, du moins jusqu’à présent et rien ne devrait empêcher cette liberté d’être utilisée. Il reste 9 jours pour que la campagne électorale s’achève, il est d’ores et déjà certain qu’elle a été différente et plus active que celles qui l’ont précédée.