La «consensualisation» de la loi fondamentale est elle-même un facteur de consolidation et de renforcement de la réconciliation nationale. S’accorder à fonder tous ensemble le devenir du pays implique que sur les grandes orientations pour l’avenir il y a un partage des grandes idées, des démarches et bien sûr des objectifs. Il se présente ainsi une double obligation.
La première d’abord. C’est le devoir de converger. Pourquoi ce devoir ? Tout le monde sait que l’Algérie ne devrait pas se disperser, plus particulièrement pour n’avoir plus à retomber sur la réédition des conditions qui ont mené à la tragédie nationale.
Une préoccupation devrait être commune. Comment construire une Algérie des convergences ? L’idée d’élaborer ensemble une Constitution consensuelle s’inscrit dans la perspective de faire quitter définitivement à l’Algérie le champ des quelques incertitudes qui existeraient encore sur son devenir et celui des doutes sur sa capacité à emprunter le chemin qui mène vers la paix interne.
Quoique le retour progressif à la paix soit palpable et qu’il est soumis à son accélération, cela n’empêchera quand même pas que puissent encore exister des questionnements sur son devenir bien que la majorité des avis qui s’expriment estiment que ces types de questionnements appartiennent bien à une époque révolue en termes d’insécurité et d’instabilité.
L’Algérie ne fait plus l’objet d’analyses pessimistes de la part des organes de la presse étrangère. Plus d’analyses pessimistes et plus de prévisions d’effondrement des institutions. La réconciliation nationale annoncée en décembre 2005 par le Président avait surpris le monde alors que normalement, après le succès de la démarche de concorde civile, il fallait s’attendre à un complément de cette démarche d’autant que le Président parlait déjà de la réconciliation nationale comme objectif à atteindre.
Le Président avait bien compris que les populations elles-mêmes désespéraient de ne pas pouvoir parvenir directement à la paix non pas en allégeant leurs souffrances mais en y mettant carrément fin.
Nombre de questions se posaient à l’époque.
Serait-il possible qu’existe une voie pacifique à emprunter pour que l’Algérie et les populations retrouvent rapidement la paix ? Serait-il vraiment possible que ceux qui avaient été «convaincus» que c’est la pratique de l’extrême violence qui «réglerait leurs problèmes» en viendraient à reconnaître qu’il s’agissait d’un mensonge duquel ils devaient se libérer pour réintégrer la société et revivre une vraie vie de famille au lieu de vivre en persécutés dans les montagnes avec pour seule perspective leur élimination physique ?
Le Président avait apporté la réponse. C’est parce qu’elle avait été un succès qu’aujourd’hui, elle est proposée à entrer dans la Constitution.