Eteindre les feux de la Fitna entre les enfants d'un même pays, l'Algérie, qui appartient à tous ses fils, dans leur diversité culturelle. C'est en somme là le grand message qui a été délivré jeudi par le Premier ministre et par devant lui les plus hautes autorités du pays dans le conflit inutile qui a secoué ces derniers jours la ville de Ghardaïa.
Jeudi, les représentants des communautés ibadite et malékite ont été reçus par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour justement parvenir vite et dans les meilleures conditions à éteindre le feu de la Fitna qui mine cette région, et plus particulièrement la ville de Ghardaïa, chère à tous les Algériens. Après cette rencontre, des décisions ont été prises afin de permettre le retour à la normale à Ghardaïa, notamment la création au niveau des communes touchées d'un Conseil de sages, un "espace d'arbitrage et de conciliation" sur la base de la "coexistence harmonieuse et pacifique" ancestrale qui prévalait dans cette wilaya.
Quant aux représentants de deux communautés, ils se sont engagés à tout faire pour contribuer à dépasser les dissensions actuelles et reprendre sur de nouvelles "bases assainies les relations fraternelles" existant entre les deux communautés. Les pouvoirs publics multiplient depuis plusieurs jours les appels au calme pour le retour à la normale dans la ville de Ghardaïa et pour que le conflit soit étouffé dans l'oeuf, et, surtout, que les habitants de cette ville, des deux communautés, puissent de nouveau vivre en paix et en parfaite symbiose.
Dés lors, le Premier ministre a invité les représentants de cette wilaya "à regarder vers l'avenir et à oublier le passé", appelant toutes les forces vives "à œuvrer à la restauration de la sécurité et de la sérénité" dans les différentes parties de cette ville plusieurs fois centenaire et qui symbolise à merveille la culture et l'art ibadite, une des grandes cultures de l'Algérie plurielle. Et puis cette réunion de conciliation intervient au lendemain de l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à faire prévaloir les valeurs de tolérance, de concorde et de dialogue à Ghardaïa.
Dés lors, le président Bouteflika avait appelé le gouvernement à "poursuivre la démarche en cours à l'effet d'apporter les solutions appropriées auxquelles aspirent les citoyens de cette wilaya pour ramener la sérénité et la quiétude afin de préserver son développement harmonieux sur les plans économique, social et culturel".
Jamais appel pour la concorde entre les différentes communautés ethniques algériennes n'a eu autant de profondeur que celui-là, car reflétant en même temps toute la richesse de l'Algérie à travers ses différentes composantes, une richesse dont sont fiers les Algériens, qu'ils soient chaouis, berbères, Ibadites, chaâmbis ou autres. L'Algérie est une et indivisible, mais également plurielle, avec une histoire culturelle riche et profonde, allant loin dans le temps.