Ils ont la graine de champions. Non, pas dans le sport, mais dans le secteur combien vital de l'économie et de l'entreprise.
Les nouveaux champions algériens de l'industrie, de l'agroalimentaire et de la finance sont en train de prouver que l'entrepreneur algérien, mis dans de bonnes conditions financières et économiques, avec un environnement législatif approprié, peut faire des miracles.
C'est en quelque sorte ce qui se passe et s'est toujours passé dans les pays développés, même si en Occident le dynamisme économique est soutenu par un très fort taux de financements, publics et privés.
L'Algérie, qui n'a de cesse de chercher à diversifier les sources du financement de son développement, de sa prospérité, ne peut, dans la conjoncture actuelle marquée par une crise des prix du pétrole et une baisse annoncée de ses recettes d'hydrocarbures, qu'encourager et soutenir les chefs d'entreprises.
Les grands managers algériens qui ont su se forger une personnalité économique, des territoires industriels et des capacités d'autofinancement appréciables. Ces champions industriels en sont venus aujourd'hui à nouer des partenariats avec des groupes étrangers, notamment américains, et même racheter de grosses entreprises industrielles européennes en difficultés financières, sinon en faillite.
N'ayons pas peur de les désigner : il s'agit notamment des groupes Cévital qui a réussi une belle opération de marketing industriel en rachetant le second plus important aciériste d'Italie, Luchinni. Une belle opportunité de marketing pour l'Algérie que cette prouesse du groupe Cevital dont l'offre d'achat a été jugée meilleure que le sidérurgiste indien JSW Steel.
L'autre exemple de cette «Success strory» des entrepreneurs algériens est celle d'un partenariat entre le groupe de Haddad avec un groupe américain spécialisé dans le matériel de santé de haute technologie.
Ces deux exemples ne sont pas isolés, mais donnent la mesure des grandes capacités des managers algériens dans le domaine de l'exportation de leurs produits, de leurs capacités à reprendre des groupes industriels étrangers et, surtout, à donner une consistance manifeste à la diversification des exportations hors hydrocarbures.
Et cet esprit de gagneurs, de champions industriels, les chefs d'entreprises privés algériens l'ont, et ils l'ont prouvé à maintes reprises. En fait, plus de la moitié des 2,8 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures est le fait de l'industrie nationale privée.
Ce volet du développement de l'industrie algérienne, de l'esprit de managers qui peuvent eux même s'autofinancer, notamment à travers des opérations financières comme l'ouverture de capital et l'entrée à la Bourse d'Alger, est là, à portée de main.
A l'Est comme à l'Ouest, au Centre comme au Sud du pays, l'Algérie compte des centaines de chefs d'entreprises de moyennes et grandes envergure, mais également de groupes industriels qui peuvent à eux seuls améliorer sensiblement le volume des exportations hors hydrocarbures et, surtout, orienter progressivement l'industrie et l'agriculture, ainsi que les services, vers l'exportation.
Pour que l'Algérie, encore moins l'économie nationale, ne soient éternellement dépendantes des hydrocarbures. Plus que jamais, il est nécessaire de soutenir ces champions industriels algériens, un objectif d'ailleurs qui fait partie de l'agenda du gouvernement, et à travers le Premier ministre, du ministre de l'industrie, chef de file de cette nouvelle vision des entrepreneurs algériens.
Une vision en fait qui confirme les nouvelles orientations en matière de prise en charge des grands défis économiques à venir pour l'Algérie, qui devra compter plus que jamais sur ses potentialités propres, dont le dynamisme de ses entrepreneurs.