Le mouvement des opposants à un quatrième mandat consécutif du Président Bouteflika a tendance à se désintégrer et à se déchiqueter carrément. Au moment où les pro-Bouteflika s’organisent et se préparent pour effectuer une entrée en force dans la campagne électorale, dont le coup d’envoi est prévu le 23 mars, les opposants à la candidature de Bouteflika battent de l’aile.
Les boycotteurs et autres initiateurs des sit-in ne sont pas sur la même longueur d’ondes dans la mesure où leurs actions ne sont pas coordonnées, mais plutôt opposées. Alors que les boycotteurs préfèrent les salons feutrés, les conférences de presse et les talk-shows à la télévision, les autres parties ont opté pour des sit-in rejetés par la population.
Les boycotteurs se retrouvent ainsi dépassés pour ne pas dire éclipsés par ceux qui ont opté pour l’agitation. En se contentant d’apparitions sporadiques à la télévision et de déclarations à la presse, ils s’enferment dans leur tour d’ivoire, suivant les événements de loin avant de les subir dès le coup d’envoi de la campagne électorale.
Quant aux adeptes de l’agitation, chacune de leur sortie porte atteinte à leur action dans la mesure où, à l’exception des badauds, ils n’arrivent pas à attirer la grande foule. Pourtant, leurs sit-in sont organisés en plein cœur d’Alger, au centre-ville. Malgré cela, ils ne parviennent pas à mobiliser la grande foule. Les initiateurs de ces sit-in semblent être désapprouvés par la population quand on sait que leur action est antidémocratique et enfreint les lois de la République. Les marches et les rassemblements dans la capitale sont interdits et soumis à une autorisation, faut-il le rappeler.
Qu’à cela ne tienne, les opposants à la candidature du Président Bouteflika poursuivent leurs actions de désobéissance civile et se font ainsi discréditer. Dans le même temps, les boycotteurs, impuissants, observent l’évolution des événements qui s’accélèrent du côté des parties et partis soutenant la candidature du chef de l’Etat. Ces derniers procèdent, en ce moment, aux derniers réglages pour coordonner leurs actions avant d’entamer la campagne électorale.
Des permanences sont installées, des sites internet et des blogs sont lancés, alors que des pages spéciales sont créées sur les réseaux sociaux pour mobiliser leurs militants et sympathisants. La machine électorale est donc enclenchée, ce qui semble faire peur aux opposants du candidat Abdelaziz Bouteflika, dont la popularité est, plus que jamais, au sommet ! Des opposants qui semblent être aux abois compte tenu de la désaffection de la population à leurs actions.