Editorial

Unité nationale, intégrité du territoire, solidarité internationale : Sortir des insécurités et des instabilités

Publié par Saïd Abjaoui le 06-10-2014, 19h42 | 71
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Ni ingérence, ni indifférence. Deux concepts qui définissent la position internationale de l’Algérie. Ils ne sont pas contradictoires. Pas d’ingérence militaire, cela est bien compris par tous que l’armée algérienne ne va pas guerroyer hors de nos frontières.

Pas d’indifférence, cela n’implique pas que l’Algérie va tourner le dos à nos voisins qui souffrent terriblement du terrorisme, ou de conflits internes nés des interventions étrangères.  

Elle ne peut pas fermer les yeux devant les menaces qui pèsent sur nos voisins et qui concernent la mise à mal du sentiment national, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale.

Le président de la République actuel a été le ministre des Affaires étrangères qui avait porté au firmament la diplomatie algérienne quand son engagement en faveur de la paix internationale l’avait porté à la présidence de la 20e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Pour la première fois, il avait fait subir l’humiliation aux représentants du régime d’apartheid d’Afrique qui ont été expulsés de cette session. Il avait réussi un autre exploit, celui de donner la parole à Yasser Arafat à cette session.

Nos voisins, le Mali, la Tunisie et la Libye ont exprimé leur confiance en l’Algérie pour les aider par un dialogue politique à retrouver la paix entre les parties belligérantes internes. Ce choix est compréhensible du fait qu’ils savent que l’Algérie a su se sortir des insécurités et des instabilités à la fois par la lutte antiterroriste et par le dialogue qui a abouti à la réconciliation nationale.

L’Algérie estime que les conflits internes doivent trouver une solution par le dialogue car toute « paix » obtenue par la pression  militaire  est précaire et est portée vers sa rupture dès  que cesse cette pression et que les troupes se soient retirées.

Pourquoi la réconciliation nationale ? Quel pays qui a subi des interventions militaires étrangères s’est reconstruit en retrouvant la paix ? Quel peuple qui a souffert des déluges de bombes par des forces étrangères a pu retrouver sa sérénité? Quel pays envahi militairement a vu les troupes étrangères repartir et quitter le territoire ?  

L’intangibilité des frontières,  l’unité nationale, la préservation de la souveraineté nationale  sont les trois principes  qui fondent la politique extérieure de l’Algérie. Autant la diplomatie que la défense nationale  sont investies de cette triple mission.

A cete triple mission s’ajoute une quatrième ; à savoir la sécurité collective. C’est le mandat qu’a confié le président à la diplomatie et à la défense nationale. Il s’agit autant des principes qu’applique  l’Algérie sur son territoire national  que ceux pour lesquels elle se mobilise quand il s’agit principalement de notre voisinage. 

Des situations d’anarchie sont propices à la création  des milices armées et donc à la généralisation et à l’augmentation de l’intensité de la violence.

L’instabilité durable  dans un pays crée un climat régional pourri sur le plan de la sécurité. Tous les facteurs de sécurité dus aux conflits internes sont trans frontières eux également. L’insécurité pour les  populations,  l’instabilité pour les pays voisins qui accueillent les populations qui fuient la misère et qui estiment qu’elles doivent échapper aux massacres. 

Il faut bien le dire, l’Algérie appréhendait le conflit dans le nord du Mali, et ce, depuis longtemps déjà. Avant que le terrorisme ne tente de s’y créer un sanctuaire. Ce type de conflit ne doit pour l’Algérie, trouver une solution que dans le cadre du dialogue. C’est ainsi qu’à chaque étape du conflit, l’Algérie est sollicitée pour en stopper le cours.

Elle le fait si bien que le conflit n’a pas connu des escalades de la violence et de l’augmentation de L’intensité.

L’incertitude sur l’avenir de la région devient une réalité dès qu’intervient une puissance extérieure. Les interventions militaires qui se sont imposées dans les pays Africains, les pays arabes, les pays musulmans, n’ont été ni légales, ni légitimes et de plus, elles enfoncent les pays ciblés dans des guerres civiles,  détruisent l’économie et les infrastructures , désorganisent les vies en cité, démoralisent les populations et provoquent  la haine envers les intervenants en renforçant leur   désir de vengeance,  ce qui accroit leurs vulnérabilités face aux recruteurs dans les rangs terroristes. 

L’Algérie estime que la stabilité internationale, régionale plus particulièrement, dans la région sahélo-saharienne, maghrébine, africaine, arabe est une exigence stratégique, qui a besoin d’une durée.

Elle mobilise pour ça toutes ses potentialités diplomatiques et militaires, mais surtout diplomatiques. Elle resserre les liens sur le plan interne ,car une nation n’est forte que de sa cohésion interne.

En atteignant la vitesse de croisière dans le champ de la démocratisation,  en consensualisant la révision de la constitution,  après  la sortie des violences cumulées de la décennie de la tragédie, l’Algérie sait que cette vitesse ne pourrait être consolidée qu’avec la réunion des conditions d’une stabilisation de notre espace régional auquel elle est partie prenante.

Comment établir une stabilité collective si au moins un des membres est au bord d’une déstabilisation pouvant s’accompagner d’un chaos dévastateur ? L’Algérie est arrivée à maitriser les variables des déstabilisations, à même bien connaitre ce milieu et  la communauté internationale doit participer à la diminution des vulnérabilités par d’abord une coopération économique qui assure le codéveloppement. Les pays actuellement vulnérables ne peuvent pas faire face à la révolution des demandes sociales.

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