Le grand perdant de la primaire de la droite est incontestablement l’ancien président Nicolas Sarkozy qui a été rattrapé par les électeurs français sur lequel ils semblent avoir pris leur revanche.
Recalé à la troisième position, derrière son ancien Premier ministre François Fillon et son adversaire du centre Alain Juppé, Sarkozy a été renvoyé dimanche par son propre camp que beaucoup ont qualifié son congédiement, dès le premier tour, d'"humiliation" ou de d'"exécution en place publique".
A travers le résultat obtenu, les médias français n’ont pas manqué de relever que François Fillon, avec sa large victoire du premier tour, "signait l’arrêt de mort politique" de Nicolas Sarkozy.
Pour Libération qui ironise cette défaite, "Nicolas Sarkozy a eu beau multiplier les provocations verbales, les meetings en forme de +stand-up+, les signatures de livres à la Marc Levy avec foules hystériques et rombières en pâmoison, rien n'y a fait", soulignant qu’il est "éliminé par un Droopy, aussi bonnet de nuit qu'il était adepte du chapeau pointu et de la langue de belle-mère".
Le quotidien économique Les Echos a estimé, pour sa part, qu'"il n'y a pas plus belle revanche pour François Fillon que de la prendre sur celui qui avait transformé leur couple exécutif, de 2007 à 2012, en un permanent supplice vexatoire. Fillon signant l'arrêt de mort politique de Sarkozy : ce boomerang de l'histoire, double surprise de la primaire de la droite et du centre, restera dans les annales".
De son côté, le commentateur de La Voix du Nord a relevé que Nicolas Sarkozy et ses soutiens "tombent de très haut", alors que L''Est Républicain a écrit que Nicolas Sarkozy "ne s'était rangé à l'idée de la primaire que dans la certitude s'y imposer. Raté ! Le voilà invité à prendre une seconde fois la porte de secours".
Le quotidien électronique Médiapart, qui a publié ces dernières semaines des comptes-rendus de l’enquête menée par la justice française sur le financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, a qualifié son résultat de "défaite" et d'"humiliation".
"Renvoyé par son propre électorat, Sarkozy voit toute sa stratégie taillée en pièces. Elle tenait du village Potemkine. Dans cet exercice inédit de démocratie, c’est une droite dure incarnée par Fillon qui reprend le flambeau", a-t-il estimé.
Pour le journal, l’ancien président "a fait cette erreur stratégique d’arrêter l’horloge et, ainsi, de tout refaire comme avant", décrivant le "village Potemkine sarkozyste" d’un entourage "quasi inexistant", un travail programmatique "négligé", un électorat se limitant à un fan-club et "toujours ces certitudes agitées et méprisantes à l’encontre de tous ceux, dans son camp politique, émettant d’autres avis".
Dans une déclaration-testament après l’annonce dimanche soir des résultats du premier tour, Nicolas Sarkozy a avoué qu’il n’était pas "parvenu à convaincre une majorité d'électeurs", annonçant qu’il est temps pour lui "d'aborder une vie avec plus de passions privées et moins de passions publiques", un retrait de la vie politique qui n’a pas été explicite, ont estimé des observateurs, mais il semble bien décidé, selon ses proches, de rendre le tablier.