Un nombre grandissant d'institutions financières tournent le dos aux investissements dans les énergies fossiles, jugés de plus en plus risqués dans un monde mobilisé contre le réchauffement climatique, révèle une étude publiée lundi.
Au total, quelque 688 institutions et 58.399 particuliers à travers 76 pays se sont engagés à céder leurs investissements dans les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon...), selon cette enquête réalisée par un cabinet de conseil.
Ce mouvement concerne désormais des acteurs financiers qui pèsent deux fois plus lourd dans la finance mondiale qu'il y a 15 mois. En décembre 2016, ils détiennent ainsi 5.000 milliards de dollars d'actifs, tous secteurs confondus (y compris hors énergie).
Les fonds de pension et les sociétés d'assurances figurent parmi les secteurs les plus engagés, signe que l'investissement dans les énergies polluantes est vu désormais comme une prise de risque sur le plan financier.
L'étude explique que les premières initiatives de ce type ont été lancées par les universités, les fondations ou les organisations à but non lucratives, avant d'être rejointes plus récemment par les investisseurs institutionnels et les particuliers fortunés, sensibles aux risques financiers, légaux et en termes de réputation de tels investissements.
L'accord de Paris, trouvé en décembre 2015, qui vise à contenir le réchauffement sous 2°C, n'a fait que renforcer cette tendance.
L'étude note que près de la moitié des institutions qui se sont engagées à sortir des énergies fossiles, soit 322, ont pris des mesures pour la lutte contre le réchauffement climatique, par exemple en investissant dans les énergies renouvelables ou l'efficacité énergétique.