La tension est montée d'un cran dans les relations russo-américaines, après la décision de Washington de déclarer persona non grata 35 diplomates russes, alors que Moscou préfère temporiser et attendre l'investiture du président-élu américain Donald Trump le 22 janvier prochain.
Tout en se réservant "le droit de prendre des mesures de rétorsion", la Russie a finalement décidé de ne pas appliquer la règle de la réciprocité, après l'avoir évoquée dans un premier temps par la voie de son ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov.
Ce dernier avait indiqué que son ministère "a proposé au président russe de déclarer persona non grata 31 diplomates de l'ambassade des Etats-Unis à Moscou et quatre diplomates du Consulat général américain à Saint-Pétersbourg".
Ainsi, la Russie "ne va expulser personne" en réponse aux sanctions américaines prises la veille contre Moscou, accusé d'ingérence électorale, a déclaré le président russe Vladimir Poutine.
"Nous n'allons expulser personne", a assuré Poutine, précisant que "la Russie se réserve toutefois le droit de prendre des mesures de rétorsion", et "restaurera les relations russo-américaines au vu de ce que sera la politique du président américain élu Donald Trump".
Sur fond d'accusations portées par l'administration américaine envers la Russie sur une prétendue interférence de Moscou dans le déroulement de la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, le gouvernement américain a pris plusieurs mesures contre la Russie jeudi, notamment l'expulsion de 35 diplomates accusés d'être des agents des services de renseignement russes et la fermeture de deux établissements russes à New York et dans l'Etat du Maryland, près de Washington, considérés comme des bases utilisées par des agents russes.
Dénonçant ces "nouvelles mesures inamicales" prises par l'administration de Barack Obama, Poutine les a qualifiées de "provocatrices" et visant à "miner davantage les relations russo-américaines".
"Mais nous n'allons pas tomber au niveau d'une diplomatie irresponsable (...). Nous n'allons pas créer de problèmes aux diplomates américains", a-t-il souligné.
"C'est dommage que l'administration du président Barack Obama finisse son travail de cette manière, mais je lui souhaite quand même une Bonne année, tout comme aux membres de sa famille", a encore dit le dirigeant russe.
"La Russie doit prendre en compte les circonstances de la période de transition aux Etats-Unis et une réaction éventuelle du président élu américain Donald Trump avant de prendre des mesures de rétorsion", a indiqué de son côté, Konstantin Kosachev, président du Comité des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération de Russie, chambre haute du parlement.
Parallèlement, Irina Yarovaya, vice-présidente de la Douma, chambre basse du parlement russe, a déclaré que les nouvelles sanctions étaient une démonstration de l'échec politique absolu du président américain Barack Obama.
"M. Obama a humilié le peuple américain avec sa décision, car cela a compliqué la transition politique pour le nouveau gouvernement américain", a écrit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur son compte Facebook.
Jeudi, le président élu américain Donald Trump, qui prendra officiellement ses fonctions le 22 janvier, avait minimisé la gravité de l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Russie.