Tabac : il est plus difficile d'arrêter quand on élimine la nicotine rapidement

Publié par Dk News le 27-01-2019, 16h26 | 2

La vitesse à laquelle le corps élimine la nicotine jouerait dans l'efficacité des différents traitements pour arrêter de fumer, selon une étude.

Un test sanguin destiné à évaluer la vitesse d'élimination de la nicotine pourrait bien être la solution pour permettre aux accros à la cigarette de s'en défaire efficacement. Des chercheurs de l'Université de Pennsylvanie (Etats-Unis) recommandent cet outil de dépistage après avoir constaté le rôle du métabolisme de la nicotine pour arrêter de fumer.

Les fumeurs ne sont pas égaux face à la nicotine. Certains la métabolisent plus rapidement que d'autres, c'est-à-dire qu'ils vont l'éliminer plus vite de leur organisme. Or c'est cette baisse de nicotine qui crée le manque.

En clair, les fumeurs qui l'éliminent rapidement ("métaboliseurs" dits normaux, soit 60% des fumeurs) seront donc plus dépendants que les "métaboliseurs" dits lents et auront donc plus de mal à arrêter de fumer.

Partant de ce postulat, l'équipe du professeur Caryn Lerman a comparé l'efficacité de traitements pour arrêter de fumer chez 1 246 fumeurs désireux de stopper la cigarette, et comptant autant de "métaboliseurs" lents que normaux. Les participants ont été séparés en trois groupes : le premier a été traité avec des patchs à la nicotine et une pilule placebo ; le deuxième avec le médicament varénicline ( Champix ou Chantix de Pfizer) et des patchs placebo ; le troisième a bénéficié uniquement de pilules et patchs placebo.

Des conseils adaptés suivant les résultats du test sanguin

Résultat au bout de 11 semaines : chez les métaboliseurs lents, les patchs à la nicotine se sont révélés aussi efficaces que la varénicline, même si des effets secondaires ont été rapportés avec le médicament.

Chez les métaboliseurs normaux, la varénicline a fonctionné deux fois plus que les patchs à la nicotine. Ces différences entre métaboliseurs lents et normaux confirment pour les chercheurs l'utilité d'utiliser un test sanguin pour évaluer la vitesse d'élimination de la nicotine. En effet, en fonction des résultats, les praticiens pourront mieux orienter les patients vers tel ou tel traitement d'arrêt du tabac.