Sahara Occidental: L’utilisation de l’aide US soumise à l’aval du département d’Etat

Publié par DK News le 24-02-2019, 16h19 | 17

Le Congrès américain a de nouveau conditionné l’utilisation de l’aide américaine au Maroc dans les territoires sahraouis occupés à l’autorisation du département d’Etat.

Le Congrès qui a rendu les financements destinés au Maroc disponibles à l’assistance au Sahara occidental au titre du budget fédéral 2019 a soumis cette utilisation à l’approbation du département d’Etat.

Le ministère des Affaires étrangères américain a toujours refusé d’autoriser le Maroc à utiliser ces fonds dans les territoires occupés, estimant que l’application de cette disposition budgétaire revenait à reconnaître le Maroc comme puissance administrante au Sahara occidental.

La loi finançant l’Etat fédéral, adoptée récemment par le Congrès est très précise en ce qui concerne l’application de cette mesure législative.

Elle stipule clairement que le secrétaire d’Etat et l’administrateur de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) doivent se prononcer 90 jours après la promulgation du texte sur l’utilisation de ces fonds au Sahara occidental en consultation avec le comité des crédits.

«Les fonds alloués sous le titre III de la présente loi sont rendus disponibles à l’assistance au Sahara occidental à condition que 90 jours après la promulgation de la loi, et avant l’engagement des fonds, le secrétaire d’Etat, en consultation avec l’administrateur de l’USAID, engagent des consultations avec la commission des appropriations sur l’utilisation proposée de ces financement», souligne la nouvelle disposition budgétaire adoptée récemment par le Congrès.

Le département d’Etat a toujours marqué son refus catégorique de mettre en £uvre cette disposition, estimant qu’elle peut être interprétée comme un changement dans la position américaine à l’égard de la question sahraouie.

Les Etats-Unis, au même titre que tous les autres pays du monde, n’ont jamais reconnu la marocanité des territoires sahraouis occupés.

Le département d’Etat a eu à réaffirmer cette position en septembre dernier lorsqu’il a réitéré son soutien au «processus diplomatique de l’ONU» et «aux efforts (de l’organisation onusienne) de parvenir à une solution mutuellement acceptable au conflit qui garantit l’autodétermination du peuple sahraoui».

Une position réitérée deux mois plus tard par le chef du National Security Council de la Maison Blanche, John Bolton, qui s’est dit «frustré» devant le blocage que connait la question sahraouie, affirmant qu’il était temps à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) d’accomplir son mandat.

Malgré ces précisions, le Maroc continue de tirer des conclusions sur la base de mensonges et de contre-vérités flagrants en interprétant la disposition budgétaire comme un soutien du Congrès au plan d’autonomie marocain, occultant sciemment l’aval requis de l’administration américaine pour son application.

Il y a lieu de rappeler que cette mesure a été intégrée, depuis 2014, dans les lois budgétaires votées par le Congrès sur inspiration du lobby marocain à la Chambre des représentants.

La mesure portée par le Congresman républicain pro-marocain, Lincoln Diaz-Balart, visait à faire reconnaitre insidieusement le Maroc comme «puissance administrante dans les territoires occupés».