Ouyahia: L'Algérie a traversé la crise pétrolière en préservant son indépendance de décision économique

Publié par Dk News le 25-02-2019, 17h55 | 16

L'Algérie a traversé le choc pétrolier avec ses propres ressources financières en préservant son indépendance de décision économique, a affirmé lundi le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

Lors de sa présentation de la Déclaration de politique générale devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre a présenté le bilan de l'action du gouvernement y compris les réalisations dans le domaine économique.

Durant ces deux dernières années, a-t-il rappelé, le pays a poursuivi les réformes pour l’amélioration de l’environnement financier et de l’investissement. 

Citant les progrès enregistrés dans le domaine économique, il a relevé que l'agriculture a connu un taux de croissance proche de 9%.

Quant à l'industrie, il a soutenu que ce secteur arrive à satisfaire la demande nationale dans plusieurs filières et même à accroitre ses exportations hors hydrocarbures.

En dressant le bilan de l'action de son gouvernement depuis septembre 2017, M. Ouyahia a également estimé que la croissance économique a été "robuste", se rapprochant de 4% en 2018 hors des hydrocarbures.

Evoquant le secteur des hydrocarbures, il a soutenu qu'il est en "phase de mise à niveau" et qu'il dispose d’un "avenir prometteur" grâce à sa future législation révisée, à l’exploration des ressources non conventionnelles et au développement de la pétrochimie.

Le Premier ministre a, en outre, indiqué que les transferts sociaux représentent plus de 1.500 milliards DA/an, alors que le taux de chômage s'est stabilisé à 11% malgré l’importance des nouvelles demandes d’emplois.

Abordant la communauté nationale à l’étranger, le Premier ministre a rappelé qu'elle bénéficie de mesures nouvelles décidées par le Président de la République il y a une année.

Ainsi, concernant la diaspora algérienne, il a indiqué que 21.000 dossiers ont déjà été traités pour l’accès au logement promotionnel, alors que plus de 900 dossiers ont été finalisés pour le bénéfice de micro-crédits en faveur des jeunes.

En outre, des dizaines de projets d’investissements des expatriés algériens sont traités par l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), a fait valoir M. Ouyahia qui a fait savoir que l’ouverture d’une banque algérienne en France sera concrétisée en 2019.

Concernant la mise en œuvre du programme du Président de la République pour la période 2014 à 2018, le Premier ministre a souligné que les cinq dernières années ont été "riches en réalisations".

Dans le domaine économique, l’investissement a bénéficié de facilitations supplémentaires, notamment à travers la décentralisation des procédures, une offre plus grande du foncier industriel, d’importantes mesures de défiscalisation et de bonification des crédits bancaires, ainsi que le soutien aux exportations hors hydrocarbures.

S’agissant des réalisations physiques, les cinq dernières années dégagent un bilan "éloquent", a-t-il soutenu, soulignant que ce bilan a été atteint en dépit du choc pétrolier apparu en 2014 et qui a réduit de 70% les revenus extérieurs du pays.

Il a cité notamment les 1,2 million de logements livrés, 1,6 million de foyers raccordés au gaz naturel et près de 2 millions de foyers raccordés à l’énergie électrique, 8 barrages réalisés, alors que le réseau routier s’est accru de plus de 3.500 kms auquel s'ajoute le réseau ferroviaire qui a enregistré la construction et la modernisation de plus de 1.000 km, et la réalisation de nombreuses infrastructures portuaires, aéroportuaires et de transport urbain.

L’ANDI a enregistré plus de 26.000 projets d’un montant supérieur à 8.000 milliards DA, a encore affirmé M. Ouyahia, ajoutant que l’investissement agricole a totalisé 67.000 projets soutenus par les fonds publics avec un montant de 351 milliards DA.

De ce fait, il se confirme que la mise en œuvre du programme du Président de la République pour la période 2014 à 2018, à laquelle a pris part le Gouvernement, aura été caractérisée par des avancées "majeures" dans tous les domaines, a-t-il soutenu.

 

Choc pétrolier: des mesures financières internes prises souverainement

Par ailleurs, le Premier ministre a estimé que ces vingt dernières années auront connu une "véritable renaissance nationale", soulignant que les réalisations physiques des vingt dernières années sont le fruit d’une "véritable entreprise de reconstruction nationale d’un pays mis à genou par une grave crise économique, mais aussi terriblement frappé par une tragédie nationale sanglante".

Rappelant qu'en 1999, l’Algérie croulait sous un endettement extérieur de plus de 30 milliards de dollars, il a indiqué que c’est la continuité qui a permis de rembourser par anticipation plus de 25 milliards de dollars de cette dette, de mettre un terme au recours à l’endettement extérieur, de mener une gestion prudente des réserves de change et de constituer une importante épargne du Trésor.

"Ce sont ces différentes mesures qui ont permis à notre pays de faire face au récent choc pétrolier", a-t-il insisté.

Revenant au recul du prix du pétrole, le Premier ministre a rappelé que la chute des cours du brut en 1986 avait coûté à l'Algérie l’arrêt du processus de développement, un endettement extérieur étouffant et un ajustement structurel "douloureux".

Mais pour le choc pétrolier de 2014, qui a acculé des pays pétroliers à la récession et poussé d’autres à contracter des programmes d’ajustement financier, le Premier ministre a tenu à préciser que pour l'Algérie, elle a pu traverser cette tourmente "avec ses propres ressources financières préservant son indépendance de décision économique".

Plus encore, a-t-il poursuivi, le processus de développement n’a pas été bloqué même s’il a connu un ralentissement, avant d’être relancé "grâce à des mesures financières internes prises souverainement".

Dans son intervention, M. Ouyahia a abordé la maturation du développement économique lequel, a-t-il observé, "est souvent décrié partant de lectures immédiates".

Cependant, a-t-il noté, l'analyse plus attentive de ce développement économique "ne pourrait manquer de confirmer l’apparition graduelle de ses fruits".

Citant, dans ce sens, l'exemple du domaine agricole, il a souligné que l’important programme de soutien public à l’investissement, aux productions stratégiques et à l’irrigation, donne déjà des résultats "probants".

A ce propos, il a relevé que le pays réduit de plus en plus sa dépendance en matière de viande et de lait et qu'il relèvera ce défi dans quelques années.

Pour le reste de la production agricole, il a observé que l’Algérie dépasse de plus en plus le seuil de l’autosuffisance et dégage des capacités supplémentaires destinées à une exportation croissante.

Dans le domaine de l’entreprise, les importants avantages incitatifs concédés au niveau fiscal et parafiscal ainsi que les crédits bonifiés, sont à l’origine des dizaines de milliers d’investissements notamment nationaux de tailles diverses, selon le Premier ministre, ajoutant que les partenaires étrangers "font aussi de plus en plus confiance à la stabilité politique et  aussi juridique du pays" se traduisant par la multiplication des grands projets mixtes.