Déclaration de politique générale: avis mitigés des députés de l'APN

Publié par Dk News le 25-02-2019, 18h17 | 10

Les avis des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) étaient mitigés, lundi à Alger, autour de la Déclaration de politique générale présentée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, entre ceux qui saluent les réalisations accomplies et ceux en critiquent la teneur.

 Le député Mohamed Djemai du FLN, a salué la teneur de la Déclaration de politique générale, estimant que sa présentation en cette conjoncture, se veut " une réponse claire à certaines parties qui mettaient en doute sa présentation devant les députés qui la débattront en "toute transparence, relevant, toutefois, l'existence d'"insuffisances à pallier".

 Le député Slimane Saadaoui de la même formation politique a affirmé que le débat de la Déclaration de politique générale se veut une opportunité de défendre les réalisations accomplies, appelant à la nécessité de faire preuve d'objectivité et mettant l'accent sur "le respect de la volonté populaire", "le rejet de l'injustice", " ainsi que "la garantie, à tout un chacun, des mêmes opportunités d`exprimer ses avis conformément aux lois de la République".

 De son côté, le député Mohamed Kidji du RND, a estimé que le contenu de la Déclaration de politique générale, reflétait les efforts du gouvernement, notamment dans le domaine socio-économique, émettant toutefois, des critiques à l'encontre des opposants à ladite Déclaration, lesquels n'ont "pas pu présenter des alternatives".

 A leur tour, les deux députés, Khadidja Righi et Fatima Kerma du RND, se sont félicitées de la teneur de la Déclaration de politique générale, notamment en ses volets, économique et administration biométrique qui ont permis le rapprochement de l'administration du citoyen.

 Le député Ramdane Taazibt du PT pense que la Déclaration de politique générale ne peut être discutée, sans évoquer la nouvelle situation que traverse le pays, relevant que "ce que le Premier ministre avait évoqué ne reflétait pas la situation difficile que vit le citoyen dans tous les domaines".

 Il a estimé que les chiffres évoqués par le Premier ministre depuis 1999 se veulent une manière d'éviter de parler de l'actuel mandat qui a enregistré, selon le député, "un recul dans tous les domaines", appelant, à cet effet, à l'impératif de répondre aux revendications populaires qui demandent "le changement".

 Pour sa part, la députée Basma Azouar du Front El Moustakbal a fustigé la présentation de la politique générale, indiquant que "le peuple, par sa sortie du 22 février, a exprimé son refus du statut quo", citant, par ailleurs, certains secteurs sensibles à l'image de la santé publique qui a enregistré le retour de certaines maladies comme le choléra, le recul du niveau scolaire, la lenteur du débit internet dans certaines zones reculées et le phénomène de migration clandestine.

 Le député Hacène Aribi (Union Ennahda-Adala-Bina) a, quant à lui, évoqué le volet économique dans la Déclaration de la politique générale, fustigeant les moyens utilisés pour parer au phénomène de la surfacturation dans les opérations d'importation pour le trafic de devises et l'évasion fiscale.

 Quant à la députée Fatma Saidi (Mouvement de la société pour la paix), elle a souligné "le retard dans la présentation de la politique générale" fustigeant, dans ce sens, l'absence d'indicateurs susceptibles d'évaluer le degré de la réussite du gouvernement dans la mise en oeuvre de ses engagements et "la définition de l'écart entre les réalisations et les promesses".

 "Les réformes qui ne s'appuient pas sur un consensus ne trouveront pas la bonne voie en ce sens qu'elles freinent la croissance du pays", a-t-elle dit.

 Les marches pacifiques qu'ont récemment connues certaines wilayas ont été également au centre des interventions des députés qui ont indiqué "la nécessité de respecter la volonté populaire dans le cadre des lois de la République".

 Par ailleurs, les députés du Front des forces socialistes (FFS) ont boycotté la séance consacrée au débat de la déclaration de politique générale, exprimant "leur refus dans le fond et la forme" de cette Déclaration qui, selon eux, contient des chiffes "exagérés".