Vente de produits psychotropes : les pharmaciens appelés à plus de vigilance

Publié par Dk News le 08-03-2019, 15h58 | 17

Le vice-président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP), Mettioui Noureddine, a insisté, jeudi à Oran, sur la plus grande vigilance du pharmacien dans la vente des produits psychotropes eu égard aux dangers que cela représente.

La loi algérienne prévoit des sanctions rigoureuses allant de 5 à 15 ans de réclusion criminelle plus une amende de 500.000 à 1 million de dinars pour commercialisation d’un produit psychotrope sans ordonnance, d’où l’importance de redoubler de vigilance, a indiqué, dans une déclaration à l’APS ce responsable, en marge de la 2ème édition du salon "GenericMed".

M.Mettioui, également responsable du CNOP dans la région de Tlemcen, a rappelé, à ce propos, que les "pharmaciens encourent énormément de risques et d’agressions de la part de délinquants pour la dispensation des psychotropes", les appelant à beaucoup plus de prudence pour mieux gérer ce dossier sensible.

Noureddine Mettioui a, d'autre part, appelé les pouvoirs publics à prendre des mesures préventives qui mettent le pharmacien à l’abri lors de la gestion du dossier des psychotropes, à travers la délivrance d’ordonnances empêchant toute fraude et la consultation en permanence du fichier des malades qui ont besoin de ces médicaments afin d’éviter tout dérapage.

"Certains confrères pharmaciens sont malheureusement en prison à cause de la gestion de ces produits psychotropes. Le pharmacien n'est pas protégé et il est donc important pour nous actuellement de faire preuve de vigilance quant à ces produits, d’où la nécessité d'un poste de pharmacien assistant", a-t-il déclaré.

Le pharmacien assistant, dont le poste a été créé avec statut particulier à la faveur de la nouvelle loi sur la santé 18-11, sera le seul et unique professionnel qui disposera de la qualité de remplaçant du pharmacien, a-t-il expliqué.

Pour le même responsable, c'est une solution alternative au manque de postes de pharmaciens d’officine. "Le tissu national est plus que saturé avec près de 12.000 officines et plus de 1.600 diplômés en pharmacies des 11 facultés qui existent sur la plan national", a-t-il souligné, ajoutant "nous appelons les pharmaciens titulaires à recevoir et à accepter, au niveau de leurs officines, les pharmaciens assistants comme confrères assumant la même responsabilité".

L'éducation thérapeutique (ETP) fait partie du travail du pharmacien qui sera plus impliqué dans la prise en charge des malades, notamment chroniques. Le champ d’action des pharmaciens sera élargi grâce à la

nouvelle loi sanitaire 18-11 qui évoque l’éducation thérapeutique, a-t-on fait savoir, soulignant que le pharmacien ne sera pas appelé seulement à écouler les médicaments, alors qu’il est en mesure d’accompagner le malade durant son traitement et, par conséquent, contribuer à la rationalisation des dépenses, notamment pour les caisses de sécurité sociale.

La deuxième édition du Salon "GenericMed", consacrée aux médicaments génériques, organisée sous le slogan "la responsabilité du pharmacien : conseil à l’officine", a regroupé plus de 500 médecins, pharmaciens et étudiants en pharmacie et médecine, ainsi qu’une trentaine de laboratoires spécialisés dans le médicament générique, dont une grande majorité de droit algérien.