9e atelier régional de la LOPIS: Proposer des mécanismes pour l'encouragement du développement local

Publié par Dk News le 15-03-2019, 18h08 | 2

Les Oulémas, les prêcheurs et les imams du Sahel ont insisté, mercredi à Abidjan (Côte d'Ivoire), sur l'impératif de proposer des mécanismes pratiques et des outils économiques utiles, à même d'accompagner les politiques générales empruntées par les pays de la région, en vue d'éradiquer la pauvreté, d'encourager le développement local et de tarir les sources de la radicalisation et de l'extrémisme violent.

Les participants aux travaux du 9e atelier régional de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS) sur «le rôle des leaders religieux dans la promotion du développement local pour la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent», se sont accordés à dire que le phénomène de l'extrémisme violent qui frappe la région du Sahel africain puisait sa force dans la propagation de la pauvreté et du chômage notamment les jeunes qui constituent la grande partie des populations de cette région.

Le représentant de l'Algérie, Kamel Chekkat a appelé à l'impératif de développer le discours religieux en vue de d'insuffler l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat en milieu des jeunes, loin de toute dépendance.

Il a évoqué, dans son intervention, les actions caritatives et leur rôle dans le développement, précisant que celles-ci ne se limitent pas uniquement à la construction des mosquées et des écoles coraniques, d'autant que la réalisation des projets de développement notamment la construction de locaux commerciaux au profit des jeunes ou la dotation d'artisans en outils et équipements nécessaires pour leur permettre d'exercer leur métier, est aussi importante et bénéfique, selon les textes, que toute autre action caritative ou acte religieux accompli par les fidèles musulmans.

Pour sa part, le représentant de la Côte d'Ivoire a salué l'expérience algérienne en matière d'exploitation de la Zakat en tant que ressource de développement via le Fonds de la Zakat, faisant savoir que son pays a opté pour la même expérience. Le représentant de l'Etat du Niger, Mohamed Hassini Nama Dina a estimé que la Zakat, l'une des traditions séculaires de la société nigérienne, «doit être organisée en vue d'une exploitation optimale de ses fonds», ajoutant qu'il est nécessaire aujourd'hui de revoir le mode à suivre pour mettre la règlementation coutumière au service du développement local, en vue de prémunir les citoyens contre le fléau de l'extrémisme violent. 

Evoquant la nouvelle terminologie usitée et attribuée aujourd'hui à l'islam notamment le système bancaire islamique, il a fait savoir que «ces nouveaux termes et concepts existaient déjà dans nos sociétés, mais lorsqu'il faut les règlementer, ces notions sont rejetées, à condition de les assimiler à l'islam pour leur conférer un minimum de légitimité».

Le représentant de la Mauritanie a évoqué les facteurs à relancer en vue de créer des structures de développement à même d'éradiquer tous les fléaux qui rongent les sociétés des pays du Sahel dont la pauvreté et le chômage et de freiner le phénomène de migration et d'exode des populations des régions rurales vers les grandes villes ou même d'un Etat à un autre, en quête d'une vie meilleure.

Pour rappel, les travaux du 9ème atelier régional sur «le rôle des leaders religieux dans la promotion du développement local pour la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent» avaient débuté, mercredi à Abidjan (Côte d’Ivoire), avec la participation de plus de 60 imams et leaders religieux et de représentants du gouvernement ivoirien.

Les travaux de cet atelier avaient été lancés, au nom du ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakita, par le Coordinateur national du renseignement et conseillé spécial du président de la République, Vassiriki Traoré.