La Banque interaméricaine de développement renonce à tenir son assemblée annuelle en Chine

Publié par Dknews le 24-03-2019, 18h18 | 13

La Banque interaméricaine de développement (BID) a renoncé à tenir son assemblée annuelle en Chine après le refus de Pékin d'accorder un visa à un représentant vénézuélien de l'institution soutenu par Washington.

 La BID, principale source de financement pour le développement en Amérique du sud et dans laquelle les Etats-Unis disposent de 30% des droits de vote, devait tenir cette réunion en fin de semaine prochaine et pour la première fois en Chine, dans la ville de Chengdu (sud-ouest).

 Cette décision annoncée vendredi intervient une semaine après que la BID eut approuvé pour son antenne au Venezuela la nomination d'un nouveau gouverneur désigné par Juan Gaido, soit une première reconnaissance par un organisme multilatéral du chef de l'opposition vénézuélienne et président autoproclamé, soutenu par Washington et une cinquantaine d'autres pays face au régime de Nicolas Maduro.

 La BID, dont le siège se trouve à Washington, a précisé qu'elle déciderait sous 30 jours où se tiendrait la réunion à la place.

 L'organisme multilatéral se retrouve ainsi entre deux feux, avec d'un côté les Etats-Unis qui veulent l'éviction de Nicolas Maduro et de l'autre la Chine, principal créancier du Venezuela qui lui apporte en retour du pétrole.

 Un représentant du département d'Etat américain a fait valoir que les Etats-Unis s'étaient opposés à la tenue de la réunion en Chine tant que le géant asiatique n'émettrait pas de visa pour Ricardo Hausmann, le représentant vénézuélien de la banque appuyé par Juan Guaido.

 La majorité des autres actionnaires de la BID se sont ralliés aux Américains lors d'un vote vendredi pour approuver la tenue de l'AG hors de Chine, a précisé ce représentant.

 Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a réagi samedi en affirmant que selon la Chine, l'assemblée annuelle de la BID devrait «se focaliser sur la coopération financière au lieu de (...) discuter de problèmes politiques sensibles».

 Ce porte-parole a souligné que la Chine avait fait de vastes préparatifs en prévision de la réunion et que son lieu était modifié car «certains acteurs manipulent la question vénézuélienne, et veulent forcer la participation de représentants de Guaido».

 Le vice-président américain Mike Pence a pour sa part accusé la Chine dans une tribune au quotidien Miami Herald de soutenir le régime vénézuélien en place, ajoutant que cela aurait été la première fois dans l'histoire de la banque qu'une nation hôte aurait «refusé d'accueillir l'un de ses membres».

 Le Venezuela, qui a aidé à fonder la BID en 1959, a été déclaré en défaut de paiement en mai par la banque internationale, qui a dit qu'elle ne lui accorderait plus d'autres prêts.