Le président du HCLA, Salah Belaïd : «Rechercher des mécanismes pour sortir de l'hybridation linguistique prévalant dans les réseaux sociaux»

Publié par Dk News le 27-03-2019, 16h45 | 27

Le président du Haut Conseil de la langue arabe   (HCLA), Salah Belaïd a plaidé, mardi à Alger, pour la recherche de   mécanismes favorisant une sortie du phénomène de l'hybridation linguistique   qui s'accentuent jour après jour et qui prévalent sur les réseaux sociaux,   appelant à tirer profit de ces moyens pour développer la langue arabe et   éviter sa détérioration.

«Nous vivons aujourd'hui une détérioration linguistique qui s'accentue de   façon inégalée et qui se développe constamment parmi ses jeunes auteurs de   différentes tranches d'âge, et ce à travers les réseaux sociaux, ces jeunes   qui utilisent et exercent une fusion de types d'expression tirés des   différentes langues quotidiennes, à savoir l'arabe classique, le dialecte   et les langues étrangères», a précisé, le Professeur Belaïd, également   membre actif au sein de l'Académie de langue arabe du Caire (Egypte), dans   une intervention prononcée à l'ouverture des travaux du colloque   scientifique à la Bibliothèque nationale (Hamma), placé sous le thème «La   langue moderne des jeunes».  Affirmant que l'hybridation linguistique utilisée est rejetée par   l'ensemble des langues, M. Belaïd a cité l'exemple de campagnes lancées par  certains peuples afin d'épurer leurs langues de la fusion linguistique, et   a fait remarquer «un certain laxisme dans notre utilisation de la langue   arabe à travers les moyens de communication».  Après avoir passer en revue une série de facteurs et de phénomènes qui   laissent les jeunes se pencher vers la langue la plus forte, oubliant ainsi   leurs langues et leur personnalité, le président du HCLA a estimé que notre   société «nécessite des référentiels arabes linguistiques et des plans de   rattrapage, et doit veiller à la mise en application de ces référentiels en   commençant par les établissements scolaires, tout en ouvrant des comptes   sur les réseaux sociaux en langue arabe et en £uvrant au développement du   contenu numérique de façon scientifique».  Il a relevé, également, la nécessité pour les institutions médiatiques   d’accorder un intérêt particulier au langage des réseaux sociaux en   associant les chercheurs spécialisés en la matière, et d’exhorter la   société civile à la contribution à «tout ce qui est au service de la   citoyenneté linguistique en luttant contre l’hybridation et en animant des   colloques et des concours en vue de la préservation de la pureté de la   langue arabe».      En outre, M. Belaid a appelé la famille, l’école et la corporation   médiatique à assumer leur responsabilité vis-à-vis de cette dégradation   linguistique et à chercher des solutions utiles en vue d'accompagner les   jeunes dans leur langage de communication, de la promotion de la langue   arabe, premier outil principal, et de la sensibilisation permanente, par   les médias, du public à faire usage de la langue académique, en sus de la   réalisation des corpus relatifs à l’hybridation linguistique.        Pour sa part, le président du Haut Conseil Islamique (HCI), Bouabdallah   Ghlamallah a appelé, dans son intervention, les médias à £uvrer à la   promotion de la langue arabe, vu leur influence sur l’auditeur, le   téléspectateur et le lecteur, et à s’efforcer à trouver des styles, des   tournures linguistiques, des synonymes et des mots savants car la langue   arabe n’est pas stérile, a-t-il ajouté.        Il est à noter que la première journée du colloque scientifique a vu la   présentation de plusieurs interventions s’articulant autour du rôle de la   langue arabe dans la construction de l'identité des jeunes et du langage   moderne utilisé par les jeunes sur les réseaux sociaux.    Le colloque se poursuivra mercredi avec la présentation de plusieurs   documents relatifs au sujet abordé, et sera couronnée par des   recommandations devant être soulevées, par la suite, aux parties   concernées