Libye: Efforts et concertations en vue d'un règlement définitif de la crise

Publié par Dk News le 29-03-2019, 15h10 | 5

Le règlement de la crise libyenne continue de faire objet de concertations aux plans nationale et international, au moment où la Libye se dirige vers la tenue d'une conférence inclusive en vue d'élaborer une feuille de route en prélude à un dénouement définitif.

Dans ce contexte, la commission quadripartite composée de l'ONU, de la Ligue des Etats arabes, de l'Union africaine et de l'Union européenne tiendra une réunion le 30 mars dans le cadre de ses rencontres périodiques autour de la crise qui frappe la Libye depuis plus de huit ans.

Le porte-parole du Sommet arabe, Mahmoud Khemiri a indiqué, à ce propos que la 30e édition du Sommet arabe de Tunis soutient l'initiative tripartite des pays voisins de la Libye (Tunisie, Algérie et Egypte) visant à trouver une solution politique choisie par les Libyens eux-mêmes.

 Lors d'une conférence de presse, M. Khemiri a souligné la détermination des délégués permanents et hauts responsables réunis dans le cadre des travaux préparatoires du Sommet arabe à soutenir une solution politique à la crise libyenne et à écarter l'issue militaire et une ingérence étrangère.

Le but est, selon lui, d'inviter tous les acteurs libyens à se rassembler autour de la table des négociations pour trouver une solution inter-libyenne sous l'égide de l'ONU.

 La réunion quadripartite se tiendra en présence du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmad Abou Al Ghaith, de la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et du Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Ghassen Salama. Par ailleurs, Khemiri a fait savoir que la séance d’ouverture du Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau des délégués permanents et les hauts responsables s’est déroulée dans un climat positif, relevant qu’il existe un consensus concernant les projets de décisions qui seront soumis vendredi aux ministres arabes des Affaires étrangères.  Ces derniers concernent notamment la cause palestinienne ainsi que la situation en Libye, au Yémen, au Soudan et en Somalie

 Nécessité d'un consensus sur une Constitution et la tenue d’élections

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) poursuit ses efforts pour la tenue du 14 au 16 avril une «conférence nationale» appelée à élaborer une «feuille de route « à même de sortir le pays de sa crise politico-militaire.

La conférence, qui se tiendra dans la cité historique de Ghadamès (centre de la Libye), doit ouvrir la voie et fixer une date pour des élections législatives et présidentielle dans ce pays.

Le chef de la Manul, Ghassan Salamé, a rassuré que toutes les catégories politiques libyennes sans exception «seront invitées à cette conférence à laquelle doivent prendre part «entre 120 et 150 personnes».

Ces assises sont, a indiqué M. Salamé, «le résultat d’une longue série de consultations et de réunions préparatoires ayant eu lieu dans 57 villes du pays». Les participants sont appelés aussi à trancher sur un projet de Constitution et à donner un «délai» pour la préparation des textes législatifs par le Parlement siégeant dans l’est libyen et le Conseil d’Etat qui fait office de chambre haute à Tripoli. Toutefois, M. Salamé a indiqué que si ce retard continue «nous allons demander à la conférence nationale de proposer d’autres alternatives».

En Libye, deux autorités se disputent le pouvoir: le Gouvernement d’union nationale (GNA), établi fin 2015 en vertu d’un accord parrainé par l’ONU et basé à Tripoli, et une autorité rivale installée dans l’Est et contrôlée par l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar. Fin février, l’ONU avait annoncé un nouvel accord conclu à Abou Dhabi entre ces deux pouvoirs rivaux en vue de l’organisation d’élections en Libye mais sans fixer de calendrier.

Selon le représentant spéciale du secrétaire général de l'ONU, le peuple libyen veut la fin des divisions mais il fait face à «de puissantes forces qui ont profité du chaos dans le pays et sont donc réticentes à oeuvrer en vue d’une unification».

Si la conférence nationale annoncée échoue, «alors nous n’aurons que deux options possibles: une impasse prolongée ou un conflit», a mis en garde M. Salamé.

Par ailleurs, le responsable onusien a appelé les grandes puissances à faire pression sur toutes les parties en Libye afin d'éviter une exacerbation du conflit, insistant sur un appui aux processus électoral.