
Une campagne à destination des jeunes vient d'être lancée au sujet des maux de dos d'origine inflammatoire, ou spondylarthrite. Cette maladie chronique pourrait toucher une personne sur cinq, alors même qu'elle est souvent ignorée par ceux qui en souffrent.
Votre mal de dos a-t-il commencé avant vos 40 ans ? S'est-il développé progressivement ? S'améliore-t-il lors de vos mouvements ? Le repos est-il inefficace pour vous soulager ? Souffrez-vous d'un mal de dos la nuit qui s'améliore au levé ?
Si vous avez répondu oui à au moins 4 de ces 5 questions, vous souffrez peut-être d'un mal de dos inflammatoire appelé spondylarthrite.
Cette maladie chronique est en fait un rhumatisme inflammatoire qui touche la colonne vertébrale, et qui peut survenir dès l'adolescence. Elle occasionne des douleurs lombaires et des raideurs persistantes qui peuvent peser au quotidien (réveils nocturnes, difficultés à bouger...). Or, 20% de la population vit avec un mal de dos chronique depuis plus de 3 mois, et 1 personne sur 20 souffre d'un mal d'origine inflammatoire.
Pour éviter les retards de diagnostic de la spondylarthrite, une entreprise pharmaceutique (Abbvie) et plusieurs associations de patients ont décidé de sensibiliser le grand public à cette affection méconnue.
Ils ont lancé une campagne appelée « Ne lui tournez pas le dos » pour toucher les jeunes, qui ont tendance à ignorer leurs symptômes. L'initiative comprend la mise en place d'un questionnaire en 5 points, pour inciter la personne à consulter son médecin si son mal de dos semble d'origine inflammatoire. L'édition 2015 a misé sur les réseaux sociaux, en partageant des vidéoclips illustrant des situations de la vie courante sur YouTube, Twitter et Facebook. L'une d'elle met notamment en lumière les douleurs de type « décharge électrique » qui peuvent survenir lors de danses ou de mouvements brusques et physiques.
Parallèlement, plus de 1 300 pharmacies ont accepté de relayer des conseils et des informations au sujet de la spondylarthrite, en distribuant des brochures à ce sujet.
Si 90% des malades sont porteurs d'une prédisposition génétique, la spondylarthrite peut aussi survenir inopinément à la suite d'autres affections. Le traitement repose majoritairement sur une prescription d'anti-inflammatoires non-stéroïdiens pour soulager la douleur.
sachez identifier la douleur
Pour une personne sur 20 souffrant d'un mal de dos chronique, l'inflammation est la principale responsable. Laure Gossec, rhumatologue à la Pitié Salpêtrière, indique quels sont les signaux qui doivent alerter patients et médecins pour mieux prendre en charge la douleur.
Près de 80% de la population mondiale sera amenée, un jour ou l'autre à souffrir d'un mal de dos. Dans la plupart des cas, ce mal de dos est mécanique et provoqué par une mauvaise posture ou un faux mouvement. En revanche, pour environ un patient sur 20, la douleur est d'origine inflammatoire. Dans ce cas, le diagnostic est souvent difficile à faire et certains patients peuvent attendre jusqu'à 10 ans ou plus avant que leur douleur soit correctement identifiée Le Dr Laure Gossec, rhumatologue, fait le point sur ce sujet
Pourquoi un mal de dos inflammatoire est-il si difficile à diagnostiquer ?
Le mal de dos d'origine mécanique, le plus fréquent, est causé par le port de charges lourdes, des efforts physiques trop intenses ou des traumatismes. Le mal de dos inflammatoire ne concerne que 5% des maux de dos. Il existe plusieurs causes susceptibles d'être à l'origine de la douleur, dont certaines sont difficiles à diagnostiquer. Le plus souvent, ce sont des maladies auto-immunes. Lorsqu'une personne consulte pour une douleur au dos, le médecin prescrit des anti-inflammatoires. En cas de mal de dos inflammatoire, ces médicaments vont soulager le patient pendant quelques années, mais l'effet va perdre d'efficacité car la maladie va s'aggraver. Parfois, des jeunes de 25-30 ans se retrouvent le dos vouté parce que leurs vertèbres se sont soudées.
Comment traiter un mal de dos inflammatoire ?
Pour éviter ces cas extrêmes, un bon diagnostic est essentiel. Le patient souffrant d'un mal de dos inflammatoire pourra donc être soigné correctement, avec une forte dose d'anti-inflammatoires adaptés à son état de santé, prise à des horaires plus efficaces. Un suivi régulier avec un kinésithérapeute et de l'exercice physique pour muscler le dos sont également essentiels pour aider à garder une bonne posture.
Quels sont les signes d'un mal de dos inflammatoire ?
Une douleur qui dure depuis plus de trois mois, chez une personne de moins de 45 ans, particulièrement forte la nuit et le matin, au réveil et qui s'améliore lors d'un exercice physique. Le but de la campagne de sensibilisation "Ne lui tournez pas le dos" est justement d'aider le patient à s'orienter, de faciliter son parcours et de raccourcir les délais de diagnostic.
Peut-on prévenir le mal de dos ?
Pour éviter un mal de dos mécanique, il faut faire attention à son dos en pliant les genoux lorsqu'on se penche, éviter d'être en surpoids, marcher au moins 30 minutes par jour et pratiquer des exercices pour muscler le dos et la sangle abdominale.
En revanche il n'existe pas de mesures préventives pour éviter le mal de dos inflammatoire.