Les cours mondiaux des matières premières ont évolué en dents de scie la semaine écoulée.
En voici les tendances:
PETROLE: Les cours du pétrole se sont améliorés le premier trimestre ignorant les inquiétudes sur la croissance mondiale pour se focaliser sur l'Opep et les sanctions américaines qui visent les exportations du Venezuela et de l'Iran.
Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai a terminé la semaine à 68,39 dollars vendredi à Londres, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de la veille et en hausse de 27,12% depuis le début de l'année.
Le WTI, référence américaine, pour livraison le même mois, a gagné 84 cents à 60,14 dollars, pour atteindre 32,43% sur les trois premiers mois de l'année.
Le marché de pétrole, d'habitude assoupi au premier trimestre, n'avait pas connu un aussi bon début d'année depuis 2005 pour le Brent et 2002 pour le WTI.
«Les prix se sont rétablis après le plongeon de la fin de l'année dernière, ils ont profité des baisses de production de l'Opep et de ses partenaires», a expliqué Giovanni Staunovo, analyste.
Début décembre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, ont décidé de durcir leur accord de limitation de la production pour faire remonter les cours.
CEREALES: Le cours du maïs a plongé vendredi ainsi que sur la semaine, particulièrement touché par des rapports montrant des stocks et prévisions de surfaces cultivées supérieurs aux attentes aux Etats-Unis, le blé et le soja baissant également depuis lundi.
Alors qu'il se dirigeait vers une semaine en baisse relativement légère, le cours du maïs a brusquement plongé vendredi après la publication de deux rapports du ministère américain de l'Agriculture (USDA).
D'abord, les stocks américains ont été supérieurs aux prévisions des analystes selon un premier rapport.
Puis, les prévisions de surfaces consacrées aux culture de maïs américain ont montré des chiffres là encore au-dessus des estimations.
Ces deux rapports ont fait plonger le cours de plus de 4,56% vendredi, une chute plutôt rare sur les marchés agricoles.
Le blé a également reculé vendredi après que l'USDA a dévoilé des stocks supérieurs de l'ordre de 36 millions de boisseaux aux anticipations des analystes.
Les stocks de soja ont quant à eux été juste au-dessus des prévisions, sans impact sur le cours.
Le boisseau de blé pour mai a terminé vendredi à 4,5775 dollars, contre 4,6600 dollars vendredi dernier (-1,77%).
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, contrat le plus actif, a clôturé à 3,5650 dollars, contre 3,7825 dollars vendredi dernier (-5,75%).
Le boisseau de soja pour livraison en mai, contrat le plus échangé, a fini à 8,8425 dollars, contre 9,0375 dollars à la clôture vendredi dernier (-2,16%).
CAFE, SUCRE, SOJA: Les cours du café et du sucre ont souffert de la faiblesse du réal brésilien cette semaine, et le cacao s'est en revanche inscrit en hausse.
Les cours du café ont continué de creuser leurs pertes.
L'arabica a sombré lundi à un nouveau plus bas en 13 ans, à 92,60 cents la livre à New York.
«Outre la récolte 2019-2020 qui va débuter au Brésil et qui devrait atteindre un niveau record pour une année +creuse+, le cours du réal pèse à nouveau sur les prix», ont commenté les analystes.
La monnaie du Brésil, premier producteur mondial d'arabica, s'est affaiblie face au dollar, comme la plupart des autres devises de pays émergents.
Pour le marché du café, cela signifie que les producteurs brésiliens reçoivent plus de réais pour le même prix en dollar, et sont donc prêts à accepter des cours plus bas.
Les prix du cacao, qui avaient plongé depuis mi-février, ont effacé une bonne partie de ces pertes.
«Les arrivées dans les ports en Côte d'Ivoire (premier producteur mondial) ont ralenti en fin de saison», a commenté Jack Scoville, analyste.
Le prix du sucre blanc a souffert sur la semaine, atteignant jeudi 326,10 dollars la tonne à Londres, tandis que le sucre brut est resté stable à New York.
Sur le Life de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 1.495 dollars vendredi, contre 1.505 dollars le vendredi précédent.
Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 94,80 cents, contre 95,30 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 326,60 dollars, contre 337,20 dollars le vendredi précédent.
A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 12,55 cents, contre 12,60 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1.712 livres sterling, contre 1.630 livres sterling le vendredi précédent.
A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.271 dollars, contre 2.160 dollars sept jours plus tôt.
METAUX DE BASE: Le prix du cuivre a bondi vendredi sur le London Metal Exchange (LME), tirant le métal rouge dans le vert sur la semaine en raison d'une production en berne au Chili, plus grand producteur minier.
En février, la production de cuivre du Chili a sombré à 417.097 tonnes, selon des données publiées vendredi par l'Institut national des statistiques (Ine).
L'Ine précise que la production de plusieurs groupes miniers a chuté en raison de «facteurs météorologiques».
Le pays n'avait pas connu de production aussi basse depuis début 2017, quand une grève dans la mine géante d'Escondida avait paralysé le secteur.
Les autres métaux de bases (aluminium, plomb, nickel, étain et zinc) ont aussi gagné du terrain sur la semaine, profitant de l'appétit des investisseurs pour le risque.
A plus long terme, le secteur des métaux reste focalisé sur la santé de l'économie mondiale.
Après s'être inquiété en début d'année de la santé de la croissance chinoise, «certains acteurs du marché s'inquiètent de voir l'intérêt des investisseurs pour les bons du trésor, qui pourrait signaler qu'une récession américaine se profile», a commenté Liz Grant, courtière.
En revanche, du côté de Pékin, le Premier ministre Li Keqiang a promis jeudi le recours à un vaste arsenal de mesures pour soutenir l'activité, ouvrant la voie à de nouveaux assouplissements.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6.482 dollars vendredi, contre 6.338 dollars le vendredi précédent.
L'aluminium valait 1.911,50 dollars la tonne, contre 1.881,50 dollars.
Le plomb valait 2.020,50 dollars la tonne, contre 2.033 dollars.
L'étain valait 21.450 dollars la tonne, contre 21.450 dollars.
Le nickel valait 13.050 dollars la tonne, contre 12.945 dollars.
Le zinc valait 2.900 dollars la tonne, contre 2.813 dollars.