
Le nombre de détenus a sensiblement reculé en Europe entre 2016 et début 2018 mais huit pays affichent toujours de «graves problèmes de surpopulation» carcérale, selon une étude du Conseil de l'Europe rendue publique mardi.
Durant cette période, le taux d'incarcération a reflué de 6,6%, passant «de 109,7 à 102,5 détenus pour 100.000 habitants», relève l'enquête de l'Ecole des sciences criminelles de l'Université de Lausanne (Suisse), qui réalise chaque année pour le Conseil un rapport sur la population carcérale en Europe.
La diminution est particulièrement notable dans des pays comme la Roumanie (-16%), la Bulgarie (-15%) ou la Norvège (-11,6%).
A l'inverse, ce taux a explosé en Islande (+25,4%).
«Au 31 janvier 2018, il y avait 1.229.385 détenus» dans les 44 pays membres du Conseil qui ont répondu au questionnaire envoyé par l'Université, indique l'étude reprise par des médias.
Toutefois, «huit pays ont signalé de graves problèmes de surpopulation» carcérale, dont la France qui, avec un taux de 116 détenus pour cent (100) places (117 dans le précédent rapport), figure à la troisième place, derrière la Roumanie (120) et la Macédoine du Nord (122).
Le taux médian européen est de 91 détenus pour 100 places, rappelle le rapport. La France enregistre également le plus haut taux de suicide (12,6 pour 10.000 prisonniers) et le plus grand nombre d'évasions (611). L'étude note une diminution de 4,8% des détenus étrangers, qui passe de 16,7% (2016) à 15,9% (2018).
En 2017, les pays européens ont injecté 20,2 milliards d'euros dans leurs prisons. En moyenne, le coût quotidien d'un prisonnier est de 67 euros.