Cancer en Algérie / Des spécialistes insistent sur l’importance de raccourcir les délais de rendez vous en radiothérapie

Publié par Sonia Belaïdi le 24-05-2014, 18h38 | 48

Des spécialistes ont mis en exergue, jeudi à Alger, l’importance de trouver une solution aux retards dans les rendez-vous en radiothérapie, pour les personnes atteintes de cancer.

C’est à l’occasion de la journée mondiale du cancer qu’une rencontre au sujet de cette pathologie dangereuse a regroupé un ensemble de médecins, en vue de faire un état des lieux sur la situation en Algérie et tenter de donner des recommandations.

Les participants à cette conférence- débat, organisée au siège du quotidien national DK News, ont rappelé qu’environ 45.000 nouveaux cas de cancer étaient enregistrés annuellement et que la moitié d’entre eux mouraient, faute de disponibilité de radiothérapie.

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tente de rassurer les malades en parlant de nouvelles acquisitions de machines de radiothérapie et de l’application du plan cancer, comprenant plusieurs suggestions de la part de la sphère médicale et associative, visant à améliorer l’état des choses.

Dans le même ordre d’idée, le Pr Kamel Bouzid, chef de service oncologie au CHU Mustapha Pacha a précisé que le plan cancer visait à créer d’autres centres de radiothérapie, de réduire les coûts de la prise en charge et de veiller à l’accessibilité des traitements. Le chef de service oncologie a également pointé du doigt le rôle de la Sécurité sociale en expliquant que 70 % des chirurgies, liées au cancer, se faisaient dans le secteur privé et que le patient n’était pas remboursé.

Transfert des malades curables à l’étranger 

Il a aussi proposé le transfert des malades curables à l’étranger en attendant l’application du plan cancer et le raccourcissement des délais d’attente pour la radiothérapie qui sont prévus pour 2018 à Oran.
Pour rappel, le coût de la prise en charge du cancer varie en 300 000 à 5 000 000 DA et dans de nombreuses situations les malades sont donc obligés de se faire soigner dans des cliniques privées, fautes de moyens dans l’étatique.

Pour sa part, le Dr Bali Med Salah, physicien médical à Constantine, a insisté sur l’importance de la formation de techniciens pour la manipulation des machines radiologiques, étant donné que ces appareils sont de gros dispositifs et nécessitent d’être formé à leur utilisation.

Le Pr Mohamed Oukkal, chef de service oncologie au CHU Beni Messous, a aussi évoqué le rôle important de la formation continue des médecins généralistes, afin d’actualiser leurs connaissances et d’acquérir de nouvelles données scientifiques. S’agissant de la douleur associée au cancer, le Pr Oukkal a rappelé que les pharmaciens étaient autorisés à vendre de la morphine et qu’ils devaient répondre à la demande des malades.

De son côté, la directrice technique de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Dr Fatima Ouakti a souligné que 42% des médicaments de la PCH étaient des anticancéreux.
Elle a spécifié, à ce sujet, que la PCH veillait à la disponibilité des anticancéreux et à l’acquisition  des derniers traitements.