Les Non-alignés se retrouvent à Alger: L'Algérie et son président , porte-flambeau du Mouvement des Non Alignés

Publié par Boualem Branki le 24-05-2014, 18h44 | 101

La prochaine conférence des pays Non alignés à Alger confirme le renouveau de la diplomatie algérienne. Hier capitale de tous les mouvements de libération dans le monde, aujourd'hui place forte de cette philosophie d'un monde libre, démocratique et sans dualisme politique, l'Algérie va accueillir en fait un événement d'importance.

A un moment délicat, de grand stress politique avec les derniers développements survenus sur la scène régionale, et d'intenses activités diplomatiques menées par l'Algérie pour éteindre les foyers de tension et de guerres larvées aux portes du pays, est-il nécessaire de parler de la situation en Libye, de l'état insurrectionnel larvé au Mali ou de l'outrecuidance des puissances occidentales qui persistent dans leur ingérence dans les affaires africaines?

Cette conférence ministérielle des pays Non alignés est ainsi une occasion de plus, même si le contexte des années 1970 a changé, pour l'affirmation de l'Algérie sur la scène internationale.

Car les enjeux actuels, et ceux des années 1970 avec une bipolarisation du monde entre le camp américain et soviétique, ont changé avec la fin du monopole de cette ambivalence politique et l'émergence du village planétaire. Une vision nouvelle du monde dictée hélas par l'expansionnisme non plus de territoire mais économique et financier du camp américain.

Et c'est ainsi que des guerres et des coups d'Etat ont éclaté ici et là au cours de ces dernières années, et, surtout, l'émergence de ce que beaucoup ont appelé le printemps arabe.

Avec son corollaire de guerres civiles et de crises politiques dans des pays hier stables et résolument tournés vers le progrès social. La Syrie, la Libye, la Tunisie ou l'Egypte sont des exemples malheureusement trop vrais pour tenter d'occulter ce danger que l'Algérie a combattu.

Et qu'elle continue de combattre, mais cette fois-ci en entraînant avec elle les pays Non alignés pour que le monde d'aujourd'hui et de demain ne soit plus dominé par le diktat des démocraties à géométrie variable, cette philosophie qui a affaibli comme jamais dans l'histoire des Etats-nations pour le seul plaisir des officines occidentales.

L'Algérie, qui a réussi grâce à une politique clairvoyante de son ancien chef de la diplomatie aux premières heures de la gloire du Mouvement des Non alignés, le président Abdelaziz Bouteflika, à éviter le piège de la démocratie à tout prix concoctée par l'Occident, est actuellement en train de déployer des efforts importants pour fédérer les énergies autour de l'impératif du retour au calme dans les pays frères et voisins, à leur garantir le retour à la stabilité politique et à faire échec aux tentatives de séparatisme, encouragées par l'Occident, sous le couvert de la démocratie.

Ce qui s'est passé en Amérique latine dans les années 1980-90 est assez éloquent sur le danger des démocraties imposées pour que les pays en développement en tirent les justes conséquences.
Car aujourd'hui, les Etats indépendants ne veulent ni d'une démocratie téléguidée, ni sombrer dans l'instabilité et le chaos de guerres civiles inutiles. 

La rencontre d'Alger des Non alignés vient ainsi à un moment important pour l'Algérie, qui s'efforce de circonscrire les multiples foyers de tension dans la région maghrébine, en Afrique et au Moyen- Orient. Plus que jamais, Alger reste une place forte du mouvement des Non alignés. Hier comme aujourd'hui, Alger et son président restent très écoutés.