Usage des nouvelles technologies: Faut-il redouter le «techno stress» ?

Publié par Par Samy yacine le 29-12-2013, 14h47 | 196

Au moment de commémorer l’extinction de l’année 2013, et l’entrée dans le nouvel an 2014, un petit regard s’impose sur l’état du rapport aux nouvelles technologies, avec comme repère,  de nombreuses études récentes consacrées à la question.


Le constat semble partagé  par les nombreux titres de la presse internationale spécialisée  ainsi que par les experts : l’année qui arrive, sera certainement celle qui verra s’accentuer la courbe des objets connectés. Baignant déjà dans un univers largement marqué par le recours aux  usages des nouvelles technologies, le quotidien sera, avec le monde des objets connectés, davantage virtuel, numérique,  intemporel, et probablement sans limites territoriales. Pour autant, notre quotidien s’en retrouvera-t-il amélioré ? Ou,  au contraire complexifié et emprunt de craintes et d’interrogations ? 

Le propos est de relater quelques études et expériences rapportées par différents  organes de presse spécialisés, sur les questionnements en cours sur les comportements à adopter face à la déferlante technologiques qui envahit le quotidien de tout un chacun.

Il est utile à cet effet de méditer sur le boucan suscite, cette semaine,  par l’expérience lancée par le constructeur de jouet américain Fischer Price qui « osé » tout simplement mettre sur le marché une tablette pour bébé. Pas moins de 12 000 consommateurs américains ont immédiatement signé une pétition pour défoncer l’acte de la société américaine qui avait proposé à la vente, selon le site  L’Expansion.com « un transat équipé d'un support pour iPad, pour occuper les bébés. »

Croyant avoir découvert un filon marketing, notamment en ces périodes de fêtes de fin d’année, la société a franchi le pas suscitant, le moins que l’in puisse dire, une franche désapprobation, clairement exprimée, poursuit le site français, « une pétition de l'association Campaign for a Commercial-Free Childhood, qui lutte contre le marketing adressé directement aux enfants. Cette pétition a réuni plus de 12.500 signatures. »

Proposé à un prix de 80 dollars, ce jouet est, de l‘avis de la société  éditrice, juste fait pour  « stimuler le nouveau né et l’aider à développer sa capacité à suivre une chose du regard ». L’Expansion.com fait également état d’autres arguments marketing développés par Fischer Price selon lesquels, « Les consommateurs peuvent télécharger gratuitement des applications créées spécialement pour le transat,  sur les conseils d'experts en développement de l'enfant , qui proposent des images, des sons et des formes en couleurs et en noir et blanc. »

La vague de  réprobation  s’est appuyée sur des considérations d’éthique et notamment des recommandations de l’académie américaine de pédiatrie qui appelle à « de bannir les écrans pour les enfants avant l'âge de deux ans. » De son côté, le fabricant de jouet américain s’est défendu, explique le journaliste du site français, en avançant que son objectif se limitait à « offrir une option de plus aux parents qui veulent du contenu approprié et intéressant pour l'âge de leurs enfants ».
La seconde expérience intéressante, à notre sens, à méditer, est celle de ce couple canadien qui a décide de vivre, une année durant,  sans aucun lien avec les outils technologiques. L’histoire,  rapportée sur le site du quotidien français Le Figaro.fr,  présente l’intérêt d’avoir été déclenchée par les enfants du couple.

On apprend ainsi que la famille McMillann vivant  non loin de Toronto, a « décidé de vivre pendant un an sans technologie moderne et de tout faire comme s'ils étaient en 1986, l'année de leur naissance», soit, poursuit le site « Pour ce couple et leurs deux enfants de deux ans et cinq ans, point de téléphones dits intelligents, ni d'iPad ou d'Internet. » L’argument avancé par le chef de famille repose d’abord sur un constat nostalgique de l’époque,  dit-il sur une chaine de télévision, où  «je vivais dehors, je jouais dehors et j'ai réalisé combien mes enfants sont différents».  Apparemment,  l’idée de cette coupure avec le monde technologique virtuel  et connecté  est venue au père de famille,  « un jour qu'il demandait à son fils de venir avec lui jouer dehors. Le bambin refusait, accroché à son iPad » écrit le site.

Pour planter le décor, le couple a banni tous les objets high tech connectés, pour les remplacer par des objets de l’époque des années 1980, tels que : «  Une encyclopédie de 20 volumes…  un vieux téléphone à cadran…une radio rose bonbon à cassettes et   un vieil appareil (photo)argentique ».
L’expérience est en cours jusqu’au mois d’avril prochain et le couple semble aller droit avec les enfants à l’accomplissement de ce pari qui semble leur avoir donné gout à la lecture, aux « loisirs champêtres », à la convivialité et à la discussion avec les amis.

En attendant, il reste au couple à s’adapter aux pressions de l’environnement qui lui continue à être dominé par les nouvelles technologies comme par exemple, souligne le journaliste du site, « La plupart des banques canadiennes n'acceptent plus les clients comme Blair qui ne font leurs opérations qu'au guichet. » 

A partir de ces deux expériences, l’on peut se demander pour savoir le réel  niveau d’impact de l’usage des nouvelles technologies sur les capacités des usagers. Experte en la matière, Nathalie Olivier, en parle sur le blog http://blogs.orsys.fr, évoquant en même temps  les nouvelles technologies, en  « Facilitateurs du quotidien professionnel et privé » puis en « dangers potentiels. » 
A force d’usage quotidien,  massif   des échanges sur les outils technologiques, les experts en sont arrivés à caractériser « le stress technologique ou  techno stress », que l’experte  présente comme suit :

« Une situation de stress existe lorsqu’une personne ressent un déséquilibre entre les contraintes que lui impose son environnement et ses propres ressources pour y faire face. »
Les conséquences de  telles situations de sur utilisation des nouvelles technologies peuvent, selon Nathalie Olivier, être « …d’abord physiques et liées aux mauvaises positions du corps ou à la lecture sur écran » mais, prévient elle « elles agissent essentiellement sur notre cerveau : défaillances de la mémoire, de la concentration et/ou de l’attention. » Et l’experte en ressources humaines d’évoquer les complications de telles situations :

« les crises d’angoisse, la dépression peuvent être ressenties aussi bien légèrement que violemment… la situation extrême étant le suicide. » De la panoplie des recettes prodiguées pour lutter contre le techno stresse, elle recommande essentiellement d’être en veille pour en  détecter les signes avant coureurs :

« vous retardez l’heure de vous coucher pour lire vos mails, vous emportez votre ordinateur en vacances, vous vous réveillez la nuit, car vous avez oublié de répondre à un message, vous abandonnez un travail pour répondre aux mails… Tous ces actes doivent vous alarmer», prévient la spécialiste sur le blog, avant de conclure par un conseil central : « Un seul mot d’ordre : se reconnecter à l’humain. » Sans internet ? Ni téléphone ? A voir…