Sri Lanka: Le Sri Lanka touché par une série d'explosions ayant fait près de 160 morts

Publié par Dk News le 21-04-2019, 16h53 | 2

Une série d'explosions a frappé dimanche trois églises et quatre hôtels de luxe du Sri Lanka faisant au moins 156 morts, dont 35 étrangers, où était célébrée la messe de Pâques, alors que la nature exacte de ces déflagrations demeurait inconnue dans l'immédiat et aucune revendication n'a été faite.

Le bilan pourrait s'aggraver encore car on dénombre des dizaines de blessés dans cette vague d'attaques d'une violence rare. Selon des sources hospitalières, «Il y a beaucoup de personnes blessées dont certaines dans un état critique», ajoutant que 254 personnes avaient été admises à l'hôpital dans la capitale Colombo et que 60 blessés avaient été recensés dans deux attaques hors de la capitale.

Selon cette source, au moins 64 personnes ont péri à Colombo, où trois hôtels haut de gamme et une église ont été frappés. A Negombo, au nord de la capitale, 67 personnes ont trouvé la mort dans une église et 25 autres dans une autre église à Batticaloa, dans l'est de l'île.

Une nouvelle explosion s'est à la suite produite en début d'après-midi dans un hôtel de la capitale du Sri Lanka, faisant deux morts. La déflagration est survenue dans un hôtel de Dehiwala, une banlieue du sud de Colombo.

Puis une huitième explosion s'est produite dans un lieu non-précisé d'Orugodawatta, une banlieue du nord de Colombo. Ces déflagrations demeurait inconnue dans l'immédiat et aucune revendication n'a été faite.

Dans ce contexte, le ministère de la Défense du Sri Lanka a décrété un couvre-feu de douze heures à partir de 18H00 locales (12H30 GMT). Le couvre-feu sera en place jusqu'à 06H00 locales lundi (00H30 GMT).

Le président srilankais Maithripala Sirisena s'est dit «choqué» par les explosions.

De son côté, le ministre des Finances Mangala Samaraweera a déclaré sur Twitter que les attaques avaient tué «de nombreux innocents» et semblaient «une tentative coordonnées pour provoquer des meurtres, le chaos et l'anarchie». «Réunion d'urgence dans quelques minutes.

Les opérations de secours sont en cours», a tweeté de son côté le ministre des Réformes économiques Harsha de Silva. Il a fait état de «scènes horribles» à l'église Saint-Anthony et dans deux des hôtels visés où il s'est rendu.

Juncker et May dénoncent

La Première ministre britannique, Theresa May, a dénoncé des comme des «actes de violence (...) réellement effroyables» la série d'explosions meurtrière qui a frappé des églises et des hôtels de luxe du Sri Lanka.

«Nous devons nous unir pour faire en sorte que personne ne doive jamais avoir à pratiquer sa foi dans la peur», a ajouté la dirigeante sur Twitter, adressant ses «plus sincères condoléances» à «toutes les personnes affectées». Pour sa part, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a fait part de son «horreur» et de sa «tristesse» face à la série d'explosions au Sri Lanka dimanche, affirmant que l'Union européenne (UE) se tenait «prête à apporter son soutien».

«C'est avec horreur et tristesse que j'ai pris connaissance des attentats au Sri Lanka qui ont coûté la vie à tant de gens. J'offre mes sincères condoléances aux familles des victimes qui s'étaient rassemblées pour prier pacifiquement ou venir visiter ce beau pays. Nous sommes prêts à apporter notre soutien», a affirmé M. Juncker sur Twitter.

Les catholiques sri-lankais, à l'instar de ceux du reste du monde, se rendaient dimanche à l'église pour la messe de Pâques, l'un des temps forts de l'année religieuse chrétienne. Toutes les célébrations de Pâques ont été annulées dans le pays. Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d'habitants. Le pays compte environ 70% de bouddhistes, 12% d'hindouistes, 10% de musulmans et 7% de chrétiens, selon des statistiques reprises par des médias.

Les catholiques sont perçus comme une «force unificatrice» car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise.

Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu'ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l'armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s'est achevée en 2009. Selon les Nations unies, le conflit de 1972 à 2009 a fait de 80.000 à 100.000 morts.