Crise politique : Bouchachi appelle à préserver le caractère pacifique des manifestations et l’unité du peuple

Publié par Dknews le 24-04-2019, 18h40 | 34

L’ancien président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, Mostefa Bouchachi, a appelé mercredi à Tizi-Ouzou à la préservation du caractère pacifique du mouvement populaire, à l’union des Algériens et à l’intégrité territoriale du pays pour réussir le changement du système politique en place.

 Invité par l’espace "Les débats de l’UMMTO", tenu à l’auditorium du campus Hasnaoua I de l’université Mouloud Mammeri dans une salle archicomble, M.Bouchachi a observé que "la réussite de l’instauration d’une démocratie véritable nécessite le maintient de la mobilisation populaire et la préservation de son caractère pacifique, l’union du peuple algérien et l’intégrité territoriale du pays", avant d'appeler à la vigilance et de mettre en garde "contre les tentatives de diviser le peuple et le pays".

 Abordant la conjoncture actuelle et les propositions de sortie de crise, le conférencier a indiqué que la solution "doit être politique".

 "La solution à la crise politique actuelle ne peut émaner de la Constitution.

Cette dernière ayant été minée lors sa révision en 2016 pour assurer la continuité du système.

C’est une Constitution qui a piégé la vie politique en Algérie et ne permet pas d’aller vers une démocratie véritable", a-t-il dit à ce propos.

 Mostefa Bouchachi a rappelé sa proposition pour une période de transition, basée sur certains mécanismes qui vont, selon lui, "garantir le changement du système et le passage à une démocratie véritable".

Parmi ces mécanismes, il a préconisé la mise en place d’une "présidence collégiale avec des personnalités crédibles et intègres qui n’ont pas composé avec le système ni impliqué dans des affaires de corruption".

 Cette présidence collégiale, selon M.Bouchachi, aura pour mission, dans une première étape, de mettre en place le cadre juridique pour aller vers une véritable élection, créer une commission pour encadrer l'élection et amender la loi électorale.

Elle procédera ensuite à la désignation d’un chef du gouvernement sur la base de consultations avec la classe politique et les représentants de la société civile.

 "Le chef du gouvernement (désigné) qui doit répondre aux mêmes exigences que celles qui seront appliquées aux membres de la présidence collégiale, va constituer son gouvernement qui aura à organiser, sur le plan logistique uniquement, l'élection", a-t-il expliqué dans ce contexte, tout en précisant que l’encadrement de l'élection "doit être assuré par une commission indépendante qui sera composée de représentants de la société civile".

 La période de transition, a relevé M.Bouchachi, "est un outil pour aller vers l’instauration d’une véritable démocratie et non pas une finalité du Mouvement populaire.

Elle sera utilisée pour s’organiser et créer un espace ouvert de débat en prenant le temps nécessaire pour ouvrir la possibilité aux gens de débattre et de s’organiser".

 Interrogé durant les débats sur l’interpellation, ces derniers jours, de certaines personnalités, M.Bouchachi a répondu que pour lutter contre la corruption, "il faut avoir une justice forte et indépendante, et cette justice doit s’appuyer sur un système basé sur une démocratie véritable pour mener sa mission." Quant au rôle de l’Institution militaire, il consiste, selon lui, à "accompagner le peuple et protéger le pays".

"Il faut être réaliste, nous avons besoin de cette institution pour nous accompagner durant la période de transition jusqu’à la mise en place d’institutions de transition, sans nous imposer une feuille de route", a soutenu l'avocat.