Palestine: L’ONU demande à Israël d’annuler l’expulsion du directeur de HRW

Publié par Dk News le 26-04-2019, 15h51 | 2

Trois experts des droits de l’Homme de l’ONU ont demandé jeudi aux autorités israéliennes d’annuler l’expulsion du directeur de l’ONG Human Rights Watch pour Israël et la Palestine en lui permettant de poursuivre son travail.

Michael Lynk, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme et David Kaye, rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression ont exprimé jeudi leur vive inquiétude face à la révocation du permis de travail d’Omar Shakir, directeur de Human Rights Watch pour Israël et la Palestine.

«Cette décision menace la défense des droits, la recherche et la liberté d'expression pour tous et reflète une résistance troublante au débat public», ont déclaré les experts de l'ONU, qualifiant la décision des autorités israéliennes de «revers pour les droits des défenseurs des droits humains en Israël et dans le territoire palestinien occupé».

«Les motifs de révocation du permis de travail de M. Shakir semblent être directement liés à sa défense des droits humains et n'ont rien à voir avec une quelconque affirmation de conduite illégale», ont-ils affirmé, soulignant qu’ils continuaient à suivre l'affaire de près. Le 16 avril, un tribunal israélien a confirmé une ordonnance d'expulsion de M. Shakir.

L'ONG Human Rights Watch fera appel de la décision de la Cour de district devant la Cour suprême israélienne. Israël a révoqué le permis de travail de M. Shakir au motif qu'il avait soutenu le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) par le passé. HRW, basée à Washington, s'efforce de décourager le soutien économique à la colonisation illégale menée par Israël.

Les experts de l'ONU précisent à ce titre que l'expression d'un soutien ou d'une opposition au BDS est pleinement garantie par les droits à la liberté d'opinion, d'expression et d'association.

«La capacité des organisations et des défenseurs des droits de l'homme à s'engager activement dans le travail de la société civile pour défendre et promouvoir les principes garantis par la Charte internationale des droits de l'homme est un test décisif pour mesurer le respect des libertés démocratiques dans toute société», ont-il déclaré.

Et d’ajouter que «l'étouffement de ces libertés sape toute affirmation du gouvernement à respecter les libertés et les valeurs fondamentales».

«Nous exhortons Israël à annuler cette décision, à permettre à M. Shakir et à Human Rights Watch de continuer sans entrave à défendre les droits humains et à respecter pleinement ses obligations en matière de droits humains dans ses relations avec les organisations palestiniennes, israéliennes et internationales des droits humains», ont-ils indiqué.