Etats-Unis: 18 mois de prison pour une agente russe coupable d'avoir infiltré l'appareil politique américain

Publié par Dk News le 27-04-2019, 16h13 | 18

Une jeune femme ayant plaidé coupable  d'être une agente russe, Maria Butina, a été condamnée vendredi à 18 mois  de prison par un tribunal de Washington pour avoir infiltré l'appareil  politique américain à travers ses liens avec la NRA, le puissant lobby  pro-armes.

«Je demande humblement pardon. Je ne suis pas cette personne diabolique  décrite dans les médias.

Je voulais un avenir ici dans les relations  internationales», a-t-elle déclaré la voix tremblante au tribunal, dans un  anglais teinté d'accent russe.

La juge Tanya Chutkan a suivi les recommandations des procureurs, qui  avaient expliqué ne requérir que 18 mois de prison en raison de l'«aide  conséquente» de Mme Butina «aux forces de l'ordre».

Inculpée pour «complot» en vue de «promouvoir les intérêts de la Russie»  après son arrestation en juillet 2018, la Russe de 30 ans coopère avec la  justice américaine depuis qu'elle a plaidé coupable en décembre d'avoir agi  comme agente d'un pays étranger sans notifier officiellement le  gouvernement, un chef d'inculpation qualifié d'«espionnage léger» par  l'accusation. «Si j'avais su qu'il fallait s'enregistrer comme agent étranger, je  l'aurais fait», s'est-elle défendue.

Mme Butina, qui a déjà passé neuf mois en détention provisoire depuis son  arrestation, sera renvoyée en Russie à l'issue des neuf mois lui restant à  purger.

Ses avocats demandaient son renvoi en Russie dès sa peine  prononcée. «Nous désapprouvons fermement la décision du tribunal», a réagi l'un deux,  Robert Driscoll, selon lequel sa cliente n'aurait pas été poursuivie si  elle n'avait pas été Russe. Le ministère russe des Affaires étrangères a de son côté dénoncé une  condamnation «politiquement motivée».

«Les accusations portées contre elle sur une intention d'influencer les  processus politiques internes aux Etats-Unis sont totalement inventées et  fabriquées de toutes pièces», a dit le ministère dans un communiqué,  assurant que Maria Butina avait «été contrainte de s'accuser elle-même par  de dures conditions d'emprisonnement et la menace d'une énorme peine de  prison».

«Notre compatriote n'a été condamnée que parce qu'elle est une citoyenne  russe», a affirmé le ministère.