Pendant la grossesse, on limite les anti-inflammatoires

Publié par Dk News le 29-04-2019, 14h43 | 8

L'usage d'anti-inflammatoires est fortement déconseillé durant la grossesse. Quels risques représentent-ils ? Est-il possible de les remplacer ?

Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), ibuprofène, kétoprofène, etc. ainsi que l'aspirine présentent en effet des risques pour le fœtus. « Tous les AINS peuvent provoquer une toxicité fœtale et/ou néonatale cardiaque et/ou rénale, parfois irréversible, voire fatale, en particulier à partir du début du 6ème mois de grossesse », précise le CRAT. Aussi, le Centre émet les recommandations suivantes :

- éviter si possible, même ponctuellement, la prise d'AINS jusqu'au début du 6ème mois (24 semaines d'aménorrhée (SA))

- l'aspirine peut être utilisée ponctuellement pendant les cinq premiers mois de grossesse (24 SA). Au-delà de 24 SA, l'aspirine (500 mg/j) est formellement contre-indiquée jusqu'à l'accouchement ;

- au-delà du début du 6ème mois (24 SA), l'utilisation de tout AINS est formellement contre indiquée quelle que soit sa voie d'administration, à l'exception des collyres en raison des faibles quantités utilisées.

Par quoi les remplacer ?

« En cas de fièvre ou douleur passagère, le paracétamol est le traitement de première intention durant la grossesse » indique Jacques Lansac, professeur de gynécologie obstétrique au CHU de Tours.

Cette automédication a cependant ses limites car certains maux habituellement bénins doivent être pris au sérieux durant ces neuf mois. Des maux de tête peuvent être le signal d'un début d'hypertension artérielle ; une fièvre peut cacher une infection potentiellement dangereuse pour le bébé ou pouvant déclencher des contractions utérines.

Une consultation permet d'écarter ces situations à risque pour la maman et son bébé, mais aussi de recevoir un traitement plus efficace, comme l'explique Nicolas Dutriaux, sage-femme : « En termes d'antalgiques, d'autres molécules sont adaptées à la grossesse, comme certains dérivés morphiniques ou encore, selon la situation, certains corticoïdes. La sage-femme ou le médecin pourra prescrire l'antalgique le plus adapté à la patiente et sa douleur. »